"Le ministère de la Justice n'a plus les moyens de payer ses factures", selon Urvoas
Le garde des Sceaux est inquiet. "Le risque existe que la justice se grippe", assure-t-il, au cours d'un entretien au "Journal du Dimanche".
"La justice est à bout de souffle. Le ministère n'a plus les moyens de payer ses factures." Un peu plus de deux mois après sa nomination, le garde des Sceaux, Jean-Jacques Urvoas, dresse un constat sombre du système judiciaire français, dans un entretien au Journal du Dimanche, dimanche 3 avril. "Je connais même un tribunal où on n'imprime plus les jugements, parce qu'il n'y a plus d'argent pour les ramettes de papier", poursuit le ministre. "Le risque existe que [la justice] se grippe."
"La justice est en état d'urgence absolue"
Selon lui, l'administration pénitentiaire a 36 millions d'euros de factures impayées pour des hospitalisations de détenus et la dette de l'Etat vis-à-vis des prestataires auxquels la justice fait appel – interprètes, laboratoires d'analyses ADN ou experts – s'élève à 170 millions d'euros.
Jean-Jacques Urvoas avait déjà jugé que son ministère se trouvait "en permanence au bord de l'embolie", lors de la passation de pouvoirs avec Christiane Taubira, le 27 janvier. A l'époque, il s'était engagé à obtenir des "moyens conséquents" pour son ministère, d'ici à la fin du quinquennat. "Depuis que je pousse la porte des juridictions, je dis plutôt que [la justice] est sinistré[e], précise-t-il aujourd'hui, en état d'urgence absolue comme disent les médecins".
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