Cet article date de plus d'onze ans.

Le procès d'un juré pour "violation du secret du délibéré"

C'est un procès inhabituel qui a lieu ce jeudi après-midi à Meaux. Un ancien juré de cour d'assises a été renvoyé devant le tribunal correctionnel pour "violation du secret du délibéré". Thierry Allègre, cuisinier de profession, avait dénoncé publiquement l'attitude d'une présidente de la cour d'assises à l'issue d'un procès. Il lui reprochait sa partialité et l'accusait d'avoir manipulé les jurés.
Article rédigé par Laurent Doulsan
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
  (Ministère de la Justice/SCICOM/Chrystèle Lacène Autre)

Thierry Allègre a été
tiré au sort pour être juré de cour d'assises en novembre 2010. Il s'agit de
juger un agriculteur accusé du viol d'un mineur. A l'issue des débats, il s'est
forgé sa conviction. Pour lui, l'auteur présumé du crime est innocent. Mais les
autres membres du jury ne le suivent pas. L'accusé écope d'une peine de cinq ans de
prison, dont deux avec sursis.

Six mois plus tard, Thierry Allègre craque, au
point de violer le secret des délibérations qui s'impose normalement à tous
ceux qui ont prononcé un verdict. Dans une interview, il dénonce l'attitude de
la présidente de la cour d'assises. Il raconte qu'elle a influencé les jurés,
qui étaient plusieurs à douter, pour aboutir à tout prix à ce verdict de
culpabilité. Allègre obéit alors tout simplement à sa conscience, explique son
avocat Hubert Delarue.

Aujourd'hui, Thierry
Alègre risque à son tour une condamnation. La violation du secret du délibéré
peut valoir jusqu'à un an de prison.  La
présidente de cour d'assises mise en cause, elle, est à la retraite. Elle n'a
pas été inquiétée par sa hiérarchie.   L'agriculteur présumé violeur a obtenu la cassation
de sa condamnation...

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