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Les attentats de Karachi, dix ans après

Une cérémonie est organisée ce matin à 9h30 à Cherbourg pour rendre hommage aux onze Français tués dans les attentats de Karachi, au Pakistan. C'était il y a dix ans jour pour jour. Depuis, on attend toujours de connaître toute la vérité sur l'affaire.
Article rédigé par Olivier Bénis
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
Franceinfo (Franceinfo)

Le 8 mai 2002, onze employés du groupe de construction navale militaire DCNS trouvaient la mort dans les attentats de Karachi, au Pakistan. Leurs veuves et leurs enfants leur rendront hommage ce matin, mais ils attendent surtout des réponses. Car dix ans après, les victimes ne connaissent toujours pas la vérité sur l'affaire Karachi, un dossier extrêmement sensible. Les juges explorent notamment la piste de malversations financières autour d'un contrat de sous-marins passé par le gouvernement Balladur. Des rétrocommissions auraient alors servi à financer la campagne présidentielle du Premier ministre de l'époque, en 1995.

Aujourd'hui, les familles de victimes dénoncent le manque d'indépendance de la justice. Elles ont même décidé de saisir la Cour européenne des droits de l'homme. Dans leur ligne de mire : le système français qui laisse au seul pouvoir exécutif le droit de déclassifier un document secret défense. Dans le même temps, la Commission consultative du secret de la défense nationale a émis un avis favorable à cette déclassification, qui permettrait d'en savoir plus. Le ministre de la Défense Gérard Longuet a annoncé qu'il suivrait cet avis.

La victoire de la gauche pourrait relancer l'enquête

Mais Gérard Longuet ne sera plus ministre de la Défense dans quelques jours. François Hollande a toutefois promis à plusieurs reprises une plus grande transparence dans le dossier Karachi et une déclassification des documents. Il a annoncé qu'il nommerait son gouvernement (et donc son ministre de la Défense) le 15 mai prochain, après l'investiture. Pour certains rescapés, la victoire de la gauche à la présidentielle fait donc naître un nouvel espoir, après des années de blocages.

L'autre espoir vient de l'homme d'affaires controversé Ziad Takieddine, intermédiaire en contrats d'armement. Il doit de nouveau être auditionné demain, dans le volet financier de l'affaire, sur d'importants retraits d'argent entre 1994 et 1996, qui pourraient être liés à l'affaire.

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