Un avion transportant 303 Indiens immobilisé dans un aéroport de la Marne en raison de soupçons de "traite d'êtres humains"
Un avion de la compagnie roumaine Legend Airlines, transportant 303 passagers de nationalité indienne, est retenu depuis jeudi 21 décembre à l'aéroport de Paris-Vatry, dans la Marne. Parti des Emirats arabes unis à destination du Nicaragua, il s'y était posé pour une escale technique. Son immobilisation prolongée s'explique par des "soupçons de traite d'êtres humains", annoncent vendredi la préfecture de la Marne et le parquet de Paris, qui a ouvert une enquête.
Cette immobilisation fait suite à "un renseignement anonyme", souligne le parquet, qui vérifie si "des éléments viendraient corroborer" ces soupçons. "Des vérifications d'identité ont été effectuées sur les 303 passagers et les personnels navigants" par la brigade de gendarmerie des transports aériens, détaille le communiqué.
Deux personnes en garde à vue
Le parquet de Paris précise à France Bleu Champagne-Ardennes que deux des passagers ont été placés en garde à vue, "afin de vérifier si leur rôle a pu être différent de celui des autres dans ce transport, dans quelles conditions et avec quel objectif".
L'enquête a été confiée à la Juridiction nationale de lutte contre la criminalité organisée. La Direction nationale de la police aux frontières, la gendarmerie des transports aériens et la brigade de recherche de Vitry-le-François ont été cosaisies. La traite d'être humains est passible de 20 ans de réclusion criminelle et 3 millions d’euros d’amende.
Les passagers pris en charge dans le hall de l'aéroport
La préfecture de la Marne précise à France Bleu Champagne-Ardenne que les passagers, qui sont d'abord restés dans l'appareil "où ils ont pu se restaurer", sont maintenant pris en charge dans le hall d'accueil de l'aéroport.
"Nous espérons repartir très vite avec les passagers qui ne sont pas concernés" par les soupçons, déclare l'avocate de la compagnie aérienne Legend Airlines à franceinfo. "Rien ne peut être reproché à la compagnie" qui n'a ni la "possibilité" ni le "droit" de "vérifier les casiers judiciaires des personnes qui montent à bord", affirme-t-elle. Le contrat de ce "vol charter avec passagers de toute sorte, (...) prévoit que c'est le partenaire qui a l’obligation de faire les vérifications", selon l'avocate, qui déplore un "préjudice commercial (...) considérable".
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.