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Marseille : le quatrième règlement de comptes de l'année

Un Marseillais de 40 ans a été abattu au volant de sa voiture, dans laquelle se trouvait son fils âgé de neuf ans. Ce quatrième règlement de comptes de l'année à Marseille s'est déroulé dans une cité du 13e arrondissement mardi après-midi à l'heure du retour de l'école et sous les yeux de plusieurs habitants effrayés. Aucune victime collatérale n'est à déplorer, malgré ce scénario dangereux.
Article rédigé par Ouafia Kheniche
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (Maxppp)

Le compteur des homicides s'affole à Marseille avec une quatrième
victime de règlement de comptes depuis le premier janvier. Un père de famille
de 40 ans, connu des services de police et de justice a été abattu dans les
quartiers nord, à l'entrée de la cité Val Plan, dans le 13e arrondissement.
Au volant de sa voiture, la victime a été prise pour cible par deux hommes
cagoulés et armés : ils ont mitraillé à la kalachnikov le pare-brise du
véhicule. Ces tirs ont été cadrés vers le volant, ce qui laisse supposer un acte de
professionnels. l'homme abattu aurait eu 41 ans en juin prochain, il était soupçonnée d'avoir chapeauté le trafic de drogue dans la cité Val Plan, un ensemble d'immeubles du quartier nord de la Rose. 

Un enfant indemne dans la voiture mitraillée

Dans la voiture ciblée par les tirs de kalachnikov se trouvait un petit garçon de
neuf ans, le fils de la victime : un homme de 40 ans qui sortait de dix ans de
prison. L'enfant est indemne physiquement mais extrêmement choqué. Selon le
procureur de la république de Marseille, Brice robin :

"L'enfant s'est caché derrière le siège, cela relève
du miracle qu'il n'ait pas été touché."

Le règlement de comptes s'est déroulé au moment de la sortie
des classes vers 17h, à proximité de l'école maternelle et élementaire Val-Plan
et sous les yeux effrayés de plusieurs mères de famille.

La cité Val Plan a connu des violences liées au trafic de
drogue l'été 2013. Pendant plusieurs semaines, elle a été surveillée par la
police, qui investissait aussi la cité voisine de la Rose où le commerce de
drogue a été déstabilisé, voire déplacé. Des changements d'organisation et d'approvisionnement
s'imposent  alors à des dealers qui
perdent du terrain, rapidement grignoté par des concurrents. Ces coups de pied dans la fourmilière de la drogue aiguisent les
rancoeurs et nourrissent la vengeance entre les bandes.

Pour autant cette habitante de la cité
Val-Plan n'a pas plus peur aujourdhui qu'hier, mais elle attend des solutions efficaces
pour éradiquer les trafics, au-delà de la présence policière.

A plusieurs reprises, ces derniers mois, des élus de tous
bords ont dit leur crainte de devoir relever des victimes collatérales issues des
vengeances entre malfaiteurs, dealers ou braqueurs.

Après ce quatrième épisode violent depuis le premier
janvier 2014
, le candidat socialiste aux municipales de mars prochain à Marseille, Patrick Mennucci, a dit sa conviction de "poursuivre le travail engagé par le ministre de
l'intérieur, pour en finir avec ces agissements violents.
" Manuel Valls
était en visite à Marseille lundi. La proximité de sa présence a été reprise au vol par Yves
Moraine, le porte parole du sénateur-maire sortant UMP Jean- Claude Gaudin, pour lequel "la réalité rattrape le ministre qui claironnait lundi que l'insécurité
reculait à Marseille
."

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