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Mediator : un ancien chercheur de Servier mis en examen pour corruption

Le professeur Jean Charpentier avait participé en 1973 à la rédaction de la demande de mise sur le marché du Mediator, destiné aux diabétiques en surpoids mais largement utilisé comme coupe-faim. Il a été mis en examen pour "corruption" notamment. Il avait été payé comme consultant par le laboratoire, pendant trente ans, alors qu'il ne faisait "pratiquement plus rien pour eux depuis 1978" de son propre aveu.
Article rédigé par franceinfo
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  (Maxppp)

La mise en examen du Pr. Jean Charpentier est intervenue à la mi-juillet, mais on ne l'apprend que ce lundi. Le pharmacien expert est poursuivi par les juges parisiens en charge du dossier du Mediator, sous les chefs d'inculpation de "corruption", "complicité de tromperie" et "complicité indue d'autorisation".

Le Pr. Charpentier avait apposé sa signature, en date du 29 novembre 1973, sur la demande de mise sur le marché du Mediator. Interrogé en 2011 dans le cadre de l'information judiciaire ouverte, pour "tromperie aggravée", sur le Mediator, il avait avoué que certaines propriétés du médicament avaient été volontairement passées sous silence pour en faire un antidiabétique. Le Mediator, largement détourné de son usage initial, a été utilisé comme coupe-faim par des milliers de patients ; il serait responsable de centaines de morts.

Par ailleurs, le pharmacien expert avait avoué aux enquêteurs, lors de cette même audition, qu'il avait été payé comme consultant par les Laboratoires Servier jusqu'en 1995, alors qu'"il ne faisait pratiquement plus rien pour eux depuis 1978-1979 ".

Quatre médecins mis en examen

Dans l'un des volets du dossier Mediator, quatre médecins ont été mis en examen. Tous sont d'anciens membres de la commission d'autorisation de mise sur le marché (AMM), l'organe qui décide si un médicament est propre à la vente.

Charles Caulin, ancien président de la commission d'AMM à l'Afssaps, l'agence du médicament, est mis en examen pour "participation illégale d'un fonctionnaire dans une entreprise précédemment contrôlée". Jean-Roger Claude, soupçonné d'avoir été rémunéré par Servier alors qu'il siégeait à la commission, est mis en examen pour "prise illégale d'intérêt", comme deux autres médecins, Bernard Rouveix et Michel Detilleux.

Jacques Servier, patron des Laboratoires Servier, est poursuivi dans deux volets du dossier, celui ouvert notamment pour tromperie aggravée, et pour "homicides et blessures involontaires".

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