Nicolas Sarkozy contre-attaque : analyse et réactions
Edition spéciale sur France Info :
**22h15 :
- Bruno Le Roux, * patron des députés PS, n'a pas été surpris "c'était la même rhétorique, c'était les mêmes mots. Sauf que la Justice a continué son travail et arrive aujourd'hui à des motifs de mise en examen d'une gravité exceptionnelle et dont Nicolas Sarkozy ne peut pas se tirer silmplement avec la théorie du complot renouvelé* ".
22h00 :
- Un ex-président "sur la défensive ", c'est ce qu'a vu le vice-président du Front national, Florian Philippot . "Mais il n'a pas apportyé de réponse sur le fond." "Il nous dit, je ne veux aucun avantage. mais il ne veut pas être mis en garde à vue, il ne veur pas être mis sur écoute etc. " Florian Philippot ironise sur le retopur politique de Nicolas Sarkozy "tous les deux ans ". Pour lui, si Nicolas Sarkozy a "un peu de réalisme et un peu de décence, il doit comprendre qu'il ne peut pas revenir en politique. " L'hostilité du Syndicat de la magistrature ne peut pas être "la seule ligne de défense ". Et il demande à l'ancien président de "répondre sur le fond ".
**21h30 :
- Guillaume Peltier* , animateur du courant la Droite forte à l'UMP, demande carrément l'interdiction de la syndicalisation des magistrats et des juges. "Je trouve que pour eux qui ont un statut particulier il serait bon et sain dans un pays démocratique qu'on écarte cette possibilité. C'est un principe de droit qui me semblerait incroyablement moderne* ."
- Le député UMP du Rhône Georges Fenech , ancien juge d'instruction, estime au contraire qu'il n'est pas question d'interdire des syndicats dans la magistrature : "la magistrature a le droit de défendre ses intérêts professionnels ". Pour lui, le problème n'est pas là, mais quand les juges outrepassent leur rôle et se politisent. "Il est vrai que le Syndicat de la magistrature, contrairement au syndicat majoritaire, l'USM, a pris des positions très politique : "juger est un acte politique", "il faut rétablir la balance en faveur des plus défavorisés". le SM a pris position pendant la campagne présidentielle pour tel ou tel candidat. Ensuite il y a un problème d'apparence d'impartialité. Et quand nous avons dans cette affaire qui concerne M. Sarkozy, un ou deux magistrats du SM, on est en droit de se demander - je ne le crois pas, franchement - si elles obéissent à des pulsions syndicales. Je pense qu'elles enquêtent. mais il se pose un problème d'apparence. "
21h15 :
- "Ahurissant ", tel est le premier mot du député socialiste Jean-Jacques Urvoas : "il nous dit : les Français doivent connaître les choses qui s'organisent dans ce pays. mais que pourrions-nous savoir ? On ne rend pas la justice sur les plateaux de télévision ". Pour lui, la mise en cause des magistrats est la "marque du culot ". Il ironise sur le "théorème de Pasqua ", mentor politique de Nicolas Sarkozy. Et Jean-Jacques Urvoas cite Charles Pasqua : "Quand on est "emmerdé" par une affaire, il faut créer une affaire dans l'affaire puis aune autre affaire dans l'affaire de façons à ce que plus personne ne sache de quoi on parle ".
21h :
- La réaction du syndicat de la Magistrature, représenté par son vice-président, Eric Bocciarelli . "Je crois que ça va encore plus loin que d'habitude ", regrette-t-il. Il revient sur les conditions de la garde à vue, dont Nicolas sarkozy se dit victime : "il n'y a aucune volonté d'humilier, aucune revanche ". Et il compare les conditions d'une garde à vue normale à celle de l'ancien président : "On a une garde à vue qui dure 15h, alors qu'elle peut durer 24h, 48h et même parfois, 96h. On a Nicolas Sarkozy qui n'est pas placé la nuit en maintient de garde à vue, qui, pour l'éviter, est emmené devant les juges d'instruction, certes tardivement. Il faut quand même dire aux auditeurs que n'importe quelle autre personne qui arrive au palais de Justice à minuit ou 2h du matin, est emmené au dépôt, à attendre le lendemain d'être présenté devant un juge. C'est ça, la Justice, aujourd'hui. Or, Nicolas Sarkozy, lui, on ne l'emmène pas au dépôt. Et tant mieux pour lui. Simplement, nous disons, pourquoi ces règles là, qui sont normales, on ne les applique pas à toute le monde. "
- "C'est une attaque violente et extrêmement choquante contre les magistrats ". Le secrétaire nationale du Parti communiste, Pierre Laurent , estime qu'il n'y a eu aucune clarification dans l'intervention de l'ex-président de la République. "On a eu l'impression que le seul objet était la mise en scène de son retour en politique ". Il accuse Nicolas Sarkozy de tenter d'instrumentaliser la situation pour se mettre en scène de le rôle de la victime médiatique "ce qui est assez cocasse pour quelqu'un qui se fait inviter quand il veut sur le 20h de TF1. "
- Thierry Saussez , conseiller en communication, connaît bien Nicolas Sarkozy. Il a été son conseiller en la matière. Il estime que l'ancien chef de l'Etat a eu raison d'accorder cette interview ce mercredi : "Montrer que vous êtes toujours debout et que vous ne vous laisserez pas faire est probablement la meilleure façon de répondre à l'attente des millions de Français qui ont voté pour lui ". Pour lui, l'image de Nicolas Sarkozy n'est pas atteinte dans l'opinion, car il n'est pas mis en cause pour l'accusation que les Français considèrent comme la plus grave : "ce qui vous disqualifie quand vous êtes un homme politique, c'est l'enrichissement personnel ".
20h40 :
- Notre reporter Farida Nouar s'est rendue auprès de jeunes militants UMP de Neuilly-sur-Seine. Ils affichent un soutien sans faille à celui qui reste leur favori.
20h35 :
L'essentiel de l'intervention de Nicolas Sarkozy décrypté par le service politique de France Info :
L'interview de Nicolas Sarkozy, verbatim :
20h29 :
"J'aurai à décider au mois d'août, début septembre ", annonce-t-il confronté à la question de son avenir politique.
20h25 :
Nicolas Sarkozy aborde la question de sa campagne électorale. Il rappelle que le Conseil constitutionnel a examiné sa campagne. Pour un dépassement de 400.000 euros sur 21 millions d'euros, dit-il, il n'a pas "eu un centime de remboursement ". "Pensez-vous que sur une campagne de 21 millions, les Sages du Conseil constitutionnel auraient laissé passer 17 millions ? ", demande-t-il, rappelant la somme citée dans l'affaire Bygmalion. Il rejette toute accusation de financement occulte.
"M.Lavrilleux aura à rendre compte devant la Justice ", répond-il, interrogé sur le fait que son collaborateur, responsable des finances de campagne, a avoué un système de fausses factures.
20h20 :
"Il ne faut pas confondre une petite minorité militante et la magistrature ". "Je ne suis pas un justiciable au dessus des lois. Mais je ne suis pas décidé à être en dessous des lois ".
Il qualifie les écoutes de "scandaleuses " et révèle l'existence d'une écoute où il dit à son avocat Thierry Herzog qu'il ne fera pas d'intervention en faveur du magistrat Gilbert Azibert, qui était candidat à un poste prestigieux à Monaco. Et il se demande : "où est le trafic d'influence? ", soulignant que Gilbert Azibert n'a jamais eu le poste qu'il visait.
20h13 :
Nicolas Sarkozy souligne que Jérôme Cahuzac, mis en cause pour des faits précis, n'a "pas fait une seconde de garde à vue ". Il s'interroge sur la présence d'une responsable du syndicat de la Magistrature, classé à gauche. "Il est invraissemblable qu'il se soit trouver pour nommer un magistrat appartenant au syndicat de la magistrature dans une affaire le concernant ".
"Est-ce que parce que c'est moi que tout doit être autorisé ?", s'interroge l'ex-chef de l'Etat qui dénonce une instrumentalisation de la Justice. Il met en cause Christiane Taubira et Manuel Valls : "ce matin il a dit, les faits reprochés à M. Sarkozy sont très graves. Mais qu'en sait-il ? "
Il accuse aussi les collaborateurs de François Hollande d'avoir exploité et diffusé ses archives personnelles à l'Elysée.
20h10 :
Nicolas Sarkozy s'explique dans une interview de 17 minutes, menée par Gilles Bouleau, de TF1 et Jean-Pierre Elkabach, d'Europe 1. C'est la première fois que l'ex-président s'exprime dans les médias depuis sa sortie de l'Elysée.
"Si j'ai commis des fautes j'en assumerai toutes les conséquences ", commence Nicolas Sarkozy. D'après Europe 1 qui a co-réalisé l'interview, l'ancien chef de l'état parle d'une "instrumentalisation politique d'une partie de la justice " . Qualifie ses motifs de mise en examen de "grotesque ".
Il se dit profondément choqué. Et il estime qu'il y avait une volonté de l'humilier. L'ancien chef de l'Etat affirme par ailleurs que les deux juges d'instruction qui l'ont mis en examen sont membres du syndicat de la magistrature dont l'obsession, dit-il, est de le détruire.
Il met aussi en cause l'exécutif : "Il y a des choses qui sont en train d'être organisées. Les Français doivent les connaître et, en leur conscience et en toute liberté, doivent juger de ce qu'il en est ", dit-il. Ce matin en Conseil des ministres, le Premier ministre a voulu parer à l'avance cet argument, réaffirmant que le Justice travaillait en toute indépendance et qu'il n'avait pas été informé de la mise sur écoute de Nicolas Sarkozy .
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