Procès Agnelet : l'accusé demande pardon à la famille Le Roux
A quelques heures de l'épilogue d'un procès hors-norme, il n'y a pas eu de rebondissement, ni de
revirement dans l'affaire Agnelet, jugée par la cour d'assises d'Ille-et-Vilaine.
La dernière déclaration de Maurice Agnelet avant le verdict a porté
sur des excuses pour la famille de sa victime présumée. Son pardon s'est aussi adressé
à ses proches, un clan familial qui a explosé à l'audience.
Un pardon centré sur l'accusé
Maurice Agnelet a demandé pardon aux siens et aux autres. Invité
à s'exprimer par le président de la cour d'assises de Rennes, l'accusé a longuement
hésité avant de s'adresser à la famille d'Agnès Le Roux. Il finit par se lancer dans un mea-culpa, centré sur lui et non pas sur les faits.
"Pardon pour le mal
que j'ai pu leur faire par mon attitude, mes propos depuis la disparition
incroyable et dramatique d'Agnès".
Maurice Agnelet s'adresse
ensuite à sa propre famille, qu'il a vue se déchirer en pleine audience.
"J'ai eu la
conviction pendant ces quatre semaines que je m'étais mal occupé de mes
enfants, c'est mon regret le plus important. Je me suis rendu compte que
j'avais gâché leur vie et celle de leur mère".
Quitte ou double pour le verdict
Le moment crucial du procès a tourné autour de la déclaration surprise de Guillaume, son fils aîné. Pour la première fois, il a accusé son père d'avoir tué Agnès Le Roux en 1977. Dans sa théorie, il n'a été soutenu ni par son
frère, ni par sa mère.
Me François Saint-Pierre,
l'avocat de Maurice Agnelet, a plaidé l'acquittement de son client, réfutant à l'avance
tout "verdict aléatoire ou divinatoire" , dans un dossier "sans preuve de culpabilité ". L'avocat général a lui, demandé 20 ans de réclusion criminelle en ces termes :
"J'ai la certitude
que Maurice Agnelet est coupable et le mobile, c'est l'argent".
Les jurés se sont retirés
pour délibérer vers 9h30, le verdict est attendu dans l'après-midi de ce vendredi.
Maurice Agnelet avait bénéficié d'un non-lieu dans le
dossier en 1985. A nouveau inquiété, faute d'alibi, il avait été acquitté en
2006, puis condamné en appel à 20 ans de réclusion criminelle l'année suivante. La Cour
européenne des Droits de l'homme a estimé que ce procès n'était pas équitable, Maurice
Agnelet, 76 ans, comparaît donc pour la troisième fois.
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