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"J'ai envie de raconter la vérité" : l'une des plaignantes s'exprime pour la première fois au procès de Georges Tron

Après plusieurs collaborateurs, anciens collaborateurs et experts, c'est au tour de l'une des plaignantes, Virginie Ettel, d'être entendue mercredi par la cour d'assises de Seine-Saint-Denis.

Article rédigé par Mathilde Lemaire - Édité par Noémie Bonnin
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
L'une des plaignantes, Virginie Ettel, au procès de Georges Tron, le 23 octobre 2018. (THOMAS SAMSON / AFP)

Le procès de Georges Tron, aux assises de Seine-Saint-Denis, à Bobigny, entre dans son septième jour, mercredi 31 octobre. La cour, jusqu'à présent, n'a entendu que des experts et des témoins, essentiellement des collaborateurs ou anciens collaborateurs du maire de Draveil (Essonne), accusé d'agressions sexuelles et de viols en réunion entre 2007 et 2010, aux côtés de son ancienne adjointe à la culture Brigitte Gruel. Les juges et jurés entrent désormais dans le vif du sujet, puisque la première des deux plaignantes va s'exprimer toute la journée.

Une journée pour "raconter la vérité"

Depuis le banc des parties civiles, Virginie Ettel, 41 ans, prend beaucoup de notes depuis l'ouverture du procès. On la voit aussi parfois pleurer en écoutant les témoignages de certains soutiens de Georges Tron, qui tentent de la décrédibiliser. Toujours vêtue de noir, la quadragénaire aux traits tirés et aux longs cheveux blonds a fondu en larmes, par exemple, quand une proche du maire de Draveil l'a décrite avec véhémence comme alcoolique, épouse volage et peu fiable.

Le président a programmé l'audience et mène les débats de telle manière que ni les accusés, ni les plaignantes, n'ont ouvert la bouche pour rebondir sur les différents témoignages. Virginie Ettel a donc hâte de dire simplement sa vérité : "On ne fait qu'entendre des personnes arriver à la barre, raconter tout et n'importe quoi sans pouvoir interagir, sans pouvoir rien dire. Donc, c'est très fatigant, très frustrant. Cela va être une journée très éprouvante, mais très importante", confie la plaignante. J'ai envie de dire pourquoi j'ai porté plainte : je n'ai pas porté plainte pour des massages des pieds, j'ai été agressée deux fois. J'ai envie de raconter les faits et la vérité."

J'attends ce jour avec impatience, pour pouvoir répondre à tous ces mensonges qui ont été dits devant le président, devant les jurés.

Virginie Ettel

à franceinfo

Virginie Ettel dénonce, comme sa co-plaignante, des pénétrations digitales auxquelles elle n'a pas su s'opposer, comme tétanisée face à ses deux supérieurs hiérarchiques. La défense ne devrait pas la ménager dans ses questions. Les avocats du maire de Draveil répètent qu'il n'y a aucune preuve dans ce dossier, aucun élément matériel : pas de SMS, pas de vidéosurveillance, pas d'ADN non plus.

Dénoncer "l'esbroufe inventée par monsieur Tron"

L'autre axe de défense des accusés est la thèse d'un complot ourdi par l'extrême droite draveilloise, pour nuire à la carrière de Georges Tron. Un "rideau de fumée" pour tenter d'égarer la justice, dénonce maître Vincent Ollivier, l'avocat de Virginie Ettel. "Il paraîtrait ridicule d'imaginer qu'une femme comme elle, qui n'avait aucune ressource, qui était susceptible de voir sa vie brisée  – c'est bien ce qui s'est passé effectivement – aurait pu vouloir agir comme instrument d'un éventuel complot fantasmé du Front national ou d'une opposition draveilloise", dénonce-t-il. "Ce n'est qu'une esbroufe inventée par monsieur Tron, qui a beaucoup appris des caciques du RPR et qui sait monter une affaire dans l'affaire pour égarer la justice, les jurés et l'opinion publique, mais ça ne marchera pas."

La seconde plaignante, Eva Loubrieu, doit être entendue par la cour mercredi 7 novembre. Georges Tron et sa co-accusée le seront à partir du 12 novembre. Le verdict est prévu le 15 novembre.

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