"Ce sont des armes qui ont servi à tuer" : au procès des attentats de janvier 2015, les enquêteurs parlent de la provenance de l'arsenal d'Amedy Coulibaly

Article rédigé par Violaine Jaussent
France Télévisions
Publié Mis à jour
Des médias devant le tribunal de Paris lors du procès des attentats de janvier 2015, le 2 septembre 2020. (CELINE BREGAND/SIPA)

Le procès historique entre dans le fond du dossier depuis le début de la semaine avec les faits reprochés aux 14 accusés.

Ce qu'il faut savoir

Après plus de trois semaines consacrées au récit des attaques contre Charlie Hebdo, une policière municipale à Montrouge et le magasin Hyper Cacher, ainsi qu'aux témoignages des victimes, le procès historique des attentats de janvier 2015 aborde depuis le début de la semaine les faits reprochés aux 14 accusés. Quels étaient leurs liens avec les auteurs des attaques ? Que révèlent les investigations sur leur rôle ? Quels liens existent entre les accusés eux-mêmes ? Ont-ils vendu des armes qui ont servi à Amedy Coulibaly ? Une enquêtrice est revenue, à la barre, mercredi 30 septembre, sur le volet armes lillois. Elle a parlé des armes retrouvées soit dans l’Hyper Cacher, soit dans le logement de Gentilly loué par le terroriste.

 Le sujet des armes venues de Lille abordé à l'audience. Il est notamment question de Claude Hermant, 54 ans, ancien indicateur des douanes et des gendarmes, condamné à huit ans de prison et 30 000 euros d'amende pour trafic d'armes en bande organisée. Certaines armes vendues ou données par Claude Hermant ont fini entre les mains du terroriste Amedy Coulibaly, auteur de l'attentat de l'Hyper Cacher. "Ce sont des armes qui ont servi à tuer", a rappelé l'enquêtrice auditionnée mercredi matin. "Quel que soit le cheminement de ces armes, on s'expose à ce qu'elles soient utilisées, c'est ce qui s’est passé", a-t-elle ajouté. Claude Hermant sera entendu jeudi.

La téléphonie des accusés examinée. Si l'étude détaillée des relevés téléphoniques (ou "fadettes) montre "une grande proximité entre les deux frères" Kouachi, avec "plus de 1 000 communications" sur leurs lignes mobiles l'année précédant l'attaque contre Charlie Hebdo, aucun échange ne permet de les relier à l'un des accusés, a expliqué une enquêtrice de la brigade criminelle.

Interrogation sur une vidéo. L'enquête n'a pas permis de savoir qui a réalisé le montage de la vidéo de revendication d'Amedy Coulibaly. Seule certitude, il est l'œuvre d'"un tiers" puisqu'il inclut des images de l'assaut policier pendant lequel le jihadiste a été tué, a fait savoir un commandant de la brigade criminelle.