Pourquoi Isabelle Balkany est-elle en garde à vue ?
L'épouse du maire UMP de Levallois-Perret (Hauts-de-Seine) a été placée en garde à vue dans le cadre d'une enquête pour blanchiment de fraude fiscale, mercredi.
Moins de deux mois après la victoire triomphante de Patrick Balkany dès le premier tour des élections municipales à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine), son épouse se retrouve confrontée à la justice. Isabelle Balkany, également première adjointe du maire UMP de Levallois, a été placée en garde à vue mercredi 21 mai, dans une enquête pour blanchiment de fraude fiscale. La prolongation éventuelle de cette garde à vue doit être décidée jeudi matin.
Plusieurs perquisitions ont été menées, selon des sources proches du dossier, l'une d'elles précisant qu'un proche des Balkany, Jean-Pierre Aubry, ancien directeur de cabinet du maire de Levallois, était également en garde à vue sur commission rogatoire des juges financiers Renaud Van Ruymbeke et Patricia Simon.
Une information judiciaire a été ouverte en décembre 2013 par le parquet de Paris. Elle vise le couple pour "blanchiment de fraude fiscale". Patrick et Isabelle Balkany sont suspectés d'avoir dissimulé une partie de leurs avoirs au fisc.
Deux villas à l'étranger au coeur de l'enquête
Selon Le Point, Isabelle Balkany n'aurait pas déclaré au fisc français sa villa sur l'île de Saint-Martin, "estimée à plus de 3 millions d'euros". L'hebdomadaire rapporte que les policiers de l'Office central de lutte contre la corruption à Nanterre se sont intéressés à cette maison à la suite d'une enquête du magazine publiée en novembre 2013. Ils "ont remonté sa trace jusqu'à la société liechtensteinoise Real Estate French West Indies. Ils ont découvert que la véritable propriétaire de ce bien immobilier n'est autre qu'Isabelle Balkany elle-même", explique le journal.
Le Point affirme que la maison a été "acquise par l'épouse du maire de Levallois il y a plus de quinze ans sous le nom de Maison du Soleil" et que "la villa avait été rebaptisée Villa Pamplemousse après avoir été citée, en 2001, dans un rapport de police".
Une autre villa au Maroc est la cible des enquêteurs. Selon des documents consultés par l'AFP, la villa de Marrakech est ainsi propriété d'une société civile immobilière dénommée Dar Gyucy. Il pourrait également s'agir d'un prête-nom. Les propriétaires réels pourraient être les époux Balkany.
En mai 1996, le tribunal correctionnel de Nanterre avait condamné Patrick et Isabelle Balkany pour avoir affecté à leur service personnel, entre 1985 et 1995, trois employés rémunérés par la ville. Poursuivie pour recel de prise illégale d'intérêts, Isabelle Balkany avait échappé à l'inégibilité mais avait écopé de quinze mois de prison avec sursis et de 200 000 francs (30 500 euros) d'amende.
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