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SNCM : des marins jugés pour trafic de drogue et d'armes

Le procès de 29 personnes dont huit marins de la SNCM s'ouvre ce mercredi devant le tribunal correctionnel de Marseille, pour trafic d'armes et de stupéfiants.
Article rédigé par Maxime Bacquié
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
  (Le tribunal de commerce a jusqu'au 28 novembre prochain pour statuer sur l'avenir de la SNCM © MaxPPP)

La Société nationale maritime Corse Méditerranée va occuper les juges marseillais ce mercredi. Placée en redressement judiciaire, la compagnie pourrait déjà en savoir plus sur son avenir. Le tribunal de commerce doit étudier ce mercredi plusieurs offres de reprises. Mais pas sûr qu'une décision soit rendue dans la journée, étant donné que le tribunal a jusqu'au 28 novembre prochain pour statuer sur ce dossier et que deux des offres de reprises ont été déposées à la dernière minute. 

Huit marins de la SNCM au coeur d'un trafic d'armes et de drogue

Au même moment ce mercredi, au tribunal correctionnel de Marseille, s'ouvre le procès de 29 personnes impliquées dans un trafic d'armes et de stupéfiants entre la Corse et le continent. Parmi ces personnes, on retrouve huit marins de la SNCM.

Un leader syndical de la SNCM impliqué

Cette affaire a été révélée à l'automne 2013. Les navires de la SNCM étaient utilisés pour transporter les cargaisons illicites entre Marseille et la Corse. Ces transferts ont été rendus possibles grâce notamment à huit marins de la compagnie maritime, qui, grâce à leur fonction, ont pu tromper les douanes et les policiers pendant plusieurs années. L’un d’eux était même un leader syndical de la compagnie. Il s'agit de Camille Abboche, 46 ans, délégué syndical CFTC de la SNCM. Il était élu au CE de la compagnie et il avait même ses entrées au ministère des Transports pour négocier l’avenir de la société. Pour les enquêteurs, Camille Abboche assurait l’organisation de la logistique pour le réseau grâce à ses liens étroits avec le milieu mafieux corse. Il était, selon les enquêteurs, l'homme de confiance du gang du "Master Café", le nom du groupe mafieux à l'origine de ce trafic d'armes et de cocaïne. 

"Le grand dadais"

L'accusé reconnaît avoir fait passer deux armes par l’intermédiaire de marins mais n’aurait pas pris la pleine mesure de ses agissements. Son avocat tente également de minimiser son rôle dans cette affaire en mettant en avant le surnom qui était donné à son client par ses complices, et entendu dans les écoutes téléphoniques, à savoir "le grand dadais ". "Sans lui, le trafic aurait pu se dérouler, peut-être avec un peu plus de difficulté. Il n'était qu'un rouage ," estime Me Erick Campana à propos de son client.

"Mon client n'était qu'un rouage de ce trafic" Me Erick Campana, avocat de Camille Abboche

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