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Trafic d'oeuvres d'art à Drouot : les filles Marceau parties civiles au procès des "cols rouges"

Cinquante prévenus, trois semaines d'audience : le procès d'une affaire de vols à grande échelle dont sont accusés des "cols rouges" chargés du transport et de la manutention des objets destinés à être vendus à Drouot, s'est ouvert ce lundi à Paris. Parmi les parties civiles, les filles de Marcel Marceau.
Article rédigé par Cécilia Arbona
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (La célèbre maison de vente aux enchères à Paris © Reuters)

 C'était un trafic d'œuvres d'art extrêmement organisé : le procès des "cols rouges" s'est ouvert ce lundi midi à Paris. En tout, trois semaines d’audience, 50 prévenus, dont une quarantaine de "cols rouges", les manutentionnaires des salles des ventes de l’Hotel Drouot et quatre commissaires-priseurs.

Ecoutez le reportage de Cécilia Arbona :

Les filles Marceau parties civiles au procès des cols rouges de Drouot - Cécilia Arbona

Poursuivis pour association de malfaiteurs, ils auraient détourné et revendu des objets dérobés lors d'inventaires de successions. Parmi les parties civiles, on trouve les deux filles du mime Marcel Marceau, mort en 2007. Les héritières de l'artiste affirment avoir été flouées par tout un système. En mémoire de leur père, elles portent une fleur rouge sur leur corsage brodé de noir, une fleur semblable à celle que le mime Marceau avait accroché à son chapeau de scène.

 

  (Les filles du mime Marcel Marceau, Aurélia à gauche et Camille à droite © Cecila Arbona / Radio France)

 

Camille Marceau, avec ses longs cheveux roux, est la première à dénoncer au micro les agissements des cols rouges, ces déménageurs aux manières rustres et expéditives : "Notre père conservait toute sa vie, son œuvre, ses tableaux, ses souvenirs de voyages dans une maison. Sauf que le jour où nous avions voulu récupérer les invendus, nous avons récupéré trois cartons, quatre affiches. Notre colère a éclaté, nous avons compris que nous avions été flouées ."

20m3 d'effets personnels du mime volatilisés

Pour sa soeur Aurelia Marceau se remémore un souvenir dérangeant qui accable un commissaire-priseur : "Il nous avait invitées à manger après la vente, nous glissant lors du déjeuner, d’une façon très banale, qu’il n’y avait pas eu trop de fauche, comme s’il se justifiait à l’avance que quelque chose n’allait pas être net ".

Les deux héritières de l’acteur muet espèrent que le procès lèvera le voile sur un trafic organisé de détournements de biens privés comme le dit Camille Marceau. 20m3 au moins de costumes de scène, affiches et autres trésors personnels du mime Marceau se seraient mystérieusement volatilisés entre le décès de l’artiste en 2007 et la vente aux enchères de son héritage deux ans plus tard.

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