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Un couple jugé pour "torture et barbarie" sur leur fille adoptive

La petite fille âgée aujourd'hui de huit ans et demi a vraisemblablement été victime de maltraitance grave et répétée entre 2004 et 2007, avant qu'un signalement ne soit réalisé par des soignants qui s'étonnaient de la voir trois souvent hospitalisée. Ses parents adoptifs risquent 30 ans de réclusion criminelle.
Article rédigé par Cécile Quéguiner
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
Franceinfo (Franceinfo)

C'est une liste interminable d'atrocités que les experts ont dressée. A posteriori. Liste d'actes de torture à côté desquels sont passés des spécialistes, pédiatres, généticiens, dermatologues, ORL, ophtalmologues, stomatologues ou pédopsychiatres, pendant trois ans.

"Pas taper, moi, pas taper"

Le calvaire commence pour K. quelques mois après sa naissance sous X, quand elle est placée chez une couple des Yvelines, qui l'adopte ensuite officiellement. Que va-t-il se passer alors dans le secret de cette famille en construction ? Le mystère reste entier jusqu'en 2007, jusqu'à que des symptômes étranges n'émergent. Cette année-là, K. est hospitalisée quatre fois en deux mois, une fréquence troublante que les médecins attribuent d'abord à une maladie génétique inconnue. Mais, progressivement, ils se rendent à l'évidence. Éloignée de sa famille, l'enfant va mieux, son état s'améliore. Une dernière hospitalisation volontairement prolongée finira de révéler l'évidence. Selon le personnel soignant, la fillette raconte avec ses mots des scènes d'une extrême violence. A l'approche de ses parents, elle prononce : "Pas taper moi, pas taper, pas taper ".

Syndrôme de Munchaüsen ?

L'équipe du service pédiatrique de l'hôpital Necker procède alors à un signalement, qui conduira à la mise en examen des parents de K. en novembre 2007, pour "actes de tortures et de barbarie". Après un an et demi d'incarcération, ils comparaîtront libres à partir d'aujourd'hui devant la cour d'assises de Versailles. Tous les deux pourtant continuent de clamer leur innoncence, accusant les médecins de les avoir incriminés parce qu'ils ne parvenaient pas à soigner leur fille. Syndrôme de Munchaüsen par procuration ? L'hypothèse est évoquée, puis écartée par les expertises psychologiques. Alors quoi ? Ce procès doit durer trois semaines pour tenter de cerner l'incernable.

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