Cet article date de plus d'un an.

Un CRS jugé pour avoir éborgné un syndicaliste lors d'une manifestation en 2016, acquitté par la cour d'assises de Paris

La cour d'assises de Paris a acquitté CRS jugé pour avoir lancé une grenade qui a éborgné un syndicaliste lors d'une manifestation contre la loi travail en septembre 2016, estimant qu'il avait agi en état de légitime défense.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 1min
Des violences en marge d'une manifestation contre la loi travail, à Paris, le 15 septembre 2022. (THOMAS SAMSON / AFP)

Laurent Theron, syndicaliste, est définitivement aveugle de l'œil droit depuis qu'il a été atteint au visage par une grenade, lors d'une manifestation contre la loi travail, en septembre 2016. Après trois heures et demi de délibéré, la cour d'assises de Paris a acquitté, mercredi 14 décembre, le CRS jugé pour avoir effectué ce tir. La présidente de la cour, Catherine Sultan, a annoncé que le brigadier-chef de 54 ans, Alexandre M., bénéficiait d'une cause d'irresponsabilité pénale. 

Une décision immédiatement accueillie dans le public aux cris de "honte à vous !" et "police partout, justice nulle part"

"On est allé du côté de la peur, du sensationnalisme"

Le CRS a toujours défendu un tir "légitime", en réaction aux jets de projectiles de "groupes hostiles", sur la place de la République à Paris, le 15 septembre 2016, alors qu'il dispersait avec sa compagnie un cortège d'opposants à la loi travail.

L'accusation avait demandé à la cour de reconnaître Alexandre M. coupable de violences volontaires par personne dépositaire de l'autorité publique ayant entraîné une infirmité permanente, considérant que le policier n'était ni "en danger imminent" ni en "état de légitime défense".

Laurent Theron, secrétaire hospitalier et militant du syndicat Sud-Santé, avait "les mains dans les poches" quand il avait reçu au visage un galet d'une grenade à main de désencerclement (GMD), a rappelé son avocate Lucie Simon, dénonçant "une décision de pure émotion". "On n'est pas allé du côté du droit, on est allé du côté de la peur, du sensationnalisme", a-t-elle vilipendé.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.