La grève n'en finit pas aux Antilles
En Guadeloupe, où le conflit entre dans sa septième semaine, le collectif LKP maintient la pression, malgré l'adoption samedi d'un accord contenant l'essentiel de ses revendications, notamment la plus emblématique, sur la hausse de 200 euros des bas salaires. Le leader du LKP Elie Domota s'est rendu dans l'après-midi à la préfecture de Guadeloupe, à Basse-Terre, pour "relire le texte" de l'accord conditionnant l'issue de la grève générale entrée dans sa 43ème journée.
Le Medef guadeloupéen, qui dénonce les "intimidations" et "menaces" du LKP, rejette toujours plusieurs points de l'accord, mais son président Willy Angèle a "recommandé" à ses membres de "verser des primes de vie chère qui évolueront entre 50 et 100 euros, de manière à ce que cette problématique de bas salaires soit traitée" .
Dans la nuit, une percée avait semblé se dessiner, avec un accord en Martinique sur une augmentation de 200 euros nets mensuels des salariés de tous secteurs "touchant jusqu'à 1,4 Smic". Mais le bout du tunnel n'est pas atteint pour autant : comme en Guadeloupe, il ne s'agit que d'une étape et le "collectif du 5 février" martiniquais a immédiatement déclaré rester "mobilisé jusqu'à l'aboutissement des négociations". Le mouvement de grève générale se poursuit donc, jusqu'à un accord sur les prix.
Sur les deux îles antillaises, seuls quelques rares magasins étaient ouverts aujourd'hui, et des membres du "collectif contre l'exploitation" (LKP) guadeloupéen, qui mène le mouvement, passaient dans les rues pour obliger les quelques commerces ouverts à baisser rideau. Et comme la veille, des manifestants ont bloqué les accès de l'important centre commercial "Destrelland" à Baie-Mahault, près de Pointe-à-Pitre.
En ce jour de rentrée scolaire, le lycée de Baimbridge à Pointe-à-Pitre a rouvert après cinq semaines d'interruption. Mais l'établissement a été un des seuls de l'île à accueillir des élèves. Ecoles, collèges et lycées sont toujours fermés en Martinique aussi.
Le Premier ministre François Fillon a une nouvelle fois appelé à une fin rapide du conflit, assurant que "l'économie de la Guadeloupe est au bord du gouffre" et qu'il y aurait "des dégâts considérables liés à la longueur de ce conflit".
Anne Jocteur Monrozier, avec agences
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