La métropole de Lyon lance son "revenu de solidarité jeunes", un coup de pouce de 400 euros par mois pendant deux ans
C'est une première : la Métropole de Lyon vote lundi le "revenu de solidarité jeunes" (RSJ), un dispositif initié par la majorité écologiste pour soutenir les 18-24 ans qui ne bénéficient d'aucune aide et qui subissent la crise du Covid-19.
Un jeune sur cinq vit sous le seuil de pauvreté. La crise du Covid-19 enfonce les plus fragiles. Afin de leur venir en aide, la métropole de Lyon va mettre en place son "revenu solidarité jeunes" destiné aux 18-24 ans en situation de précarité qui ne bénéficient pas d'autres aides.
Pour cela, la Métropole va débloquer dix millions d'euros et cible 2 000 jeunes. "Il y a énormément de trous dans la raquette, affirme le président EELV de la Métropole Bruno Bernard. Cela peut concerner des sans domicile fixe, des étudiants boursiers qui ont fini leur parcours, qui sont en recherche d'emploi et qui n'ont plus aucune aide, mais aussi des gens qui n'arrivent pas à rentrer dans la garantie jeunes ou qui en sortent en échec. Ce dispositif, c'est pour aider pendant quelques mois et les remettre dans des dispositifs existants qui ne couvrent pas tous les champs aujourd'hui."
Une aide jusqu'à 400 euros par mois
Le 1er juin, les jeunes sans ressources de la métropole de Lyon pourront toucher jusqu'à 400 euros par mois pendant deux ans, exceptés les bénéficiaires du RSA, de la garantie jeunes et les étudiants boursiers. Marvin répond aux critères, Jessy n'est pas éligible, mais tous deux approuvent. "Il ne faut pas prendre ça comme de l'argent pour nous entretenir, il faut prendre ça comme une aide, assure Marvin. C'est un truc qui permet de relâcher un peu l'esprit, pouvoir penser plus sereinement au travail, parce que quand on a vraiment zéro, on a tendance à ne penser qu'à l'argent. On sort le matin, on se réveille, on ne va pas chercher du travail parce qu'il nous faut de l'argent pour manger, pour acheter ses cigarettes, pour n'importe quoi."
"Quand on a zéro, c'est très compliqué. C'est un grand coup de pouce."
Marvin, éligible au RSJà franceinfo
Pour Jessy, "ça fait un an maintenant que c'est vraiment devenu difficile". Selon lui, "pouvoir bénéficier d'aides comme celles-ci, c'est quelque chose qu'il faut exploiter au maximum pour tous les jeunes. Il ne faut vraiment pas laisser cette solution de côté."
Les effets de la crise, Sarah Klinkenberg les mesure tous les jours dans les centres d'hébergement qu'elle dirige. "Les trois quarts des jeunes n'ont aucune qualification, explique-t-elle, ils occupent des petits boulots dans la restauration, garde d'enfant et 50% d'entre-eux ont perdu leur emploi pendant la crise. Ce sont des boulots aujourd'hui qui n'ont pas rouvert. Garde d'enfant, les gens ne sortent plus à cause du confinement, les restaurants sont fermés... tous ces petits boulots de livraison, il n'y en a plus, donc on a beaucoup de jeunes qui n'ont pas d'emploi et qui ne vont pas bien." Si l'on n'accompagne pas les bénéficiaires, disent les professionnels, cette aide sera inopérante.
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