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La mort de l'abbé Pierre

C'est une silhouette familière que l'on ne verra plus : un petit homme, barbe blanche, cape et béret noirs, avec une canne... L'abbé Pierre s'est éteint ce matin, après plus de cinquante ans de combat aux côtés des déshérités et des mal-logés.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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  (Radio France © Reuters / Jacky Naegelen)

Il était à peine 5 heures et demie ce matin, le jour n'était pas encore levé. L'abbé Pierre, hospitalisé pour une bronchite depuis quelques jours au Val-de-grâce à Paris, est emporté par une infection pulmonaire. Il avait 94 ans.
_ Entouré de quelques proches, "ses derniers moments ont été des moments de paix et de simplicité", a confié Martin Hirsch, président d'Emmaüs France. Une paix qu'il aura bien mérité : de son vrai nom Henri Grouès, celui que tout le monde connaissait sous le nom d'abbé Pierre se battait depuis des dizaines d'années contre l'indifférence et l'égoïsme, pour les mal-logés et les plus pauvres.

Un combat qu'il avait entamé lors du terrible hiver 1954, après la mort d'une femme sans abri. Son appel à l'aide, sur les ondes de la radio, l'avait rendu célèbre, et avait popularisé sa cause. Il avait alors créé les Compagnons d'Emmaüs, pour offrir une assistance aux plus déshérités. C'était l'engagement de toute sa vie, autant que son choix d'homme d'Eglise.

L'abbé Pierre a été pendant des années la personnalité préférée des Français, jusqu'à ce qu'il demande lui-même à ne plus figurer dans ces sondages de popularité. Cette reconnaissance du public et l'action qu'il n'aura cessé de mener aux côtés des pus démunis lui vaudront un hommage national : ses funérailles seront célébrées vendredi à Notre-Dame de Paris, en présence du Président de la République. Dans son communiqué, ce matin, Jacques Chirac affirme notamment que le décès de l'abbé Pierre "touche la France au coeur".

L'abbé Pierre sera inhumé dans l'intimité, dans le petit cimetière d'Esteville, en Seine-Maritime.

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