Le "contre-projet" de société de Corsica Libera

Au terme des Ghjurnate Internaziunali (Journées internationales) qui se sont déroulées ce week-end à Corte (Haute-Corse), les indépendantistes corses réunis sous la bannière de Corsica Libera (Corse Libre) ont présenté leur "contre projet" au Plan d'aménagement et de développement durable de la Corse (PADDUC). Elaboré par le Conseil exécutif territorial, il avait été retiré en mai dernier par le président UMP du Conseil exécutif, Ange Santini, juste avant le débat devant l'Assemblée de Corse où de fortes oppositions étaient sur le point de s'exprimer.

Le "contre-projet" des indépendantistes a été baptisé "Corsica 21". Parmi les propositions, la notion de "citoyenneté corse", qui serait nécessaire pour pouvoir acquérir une propriété sur l'île. Cette "citoyenneté corse ne pourrait être obtenue qu'au terme de dix ans de résidence permanente en Corse". Elle confèrerait en outre aux "citoyens corses" le droit de participer aux élections organisées sur l'île.

Les Journées internationales, auxquelles participaient cette année six délégations de "nations sans Etat", ont permis aux indépendantistes corses de recueillir les analyses de leurs invités sur ce "contre-projet", appelé à devenir le socle de leur programme politique pour les prochaines élections territoriales.

Les délégués kabyles, catalans, sardes, bretons, québécois, guadeloupéens se sont exprimés sur la question de "l'émancipation nationale" . Ces délégations ont par ailleurs souligné l'importance de l'"identité qui doit servir de pivot pour mettre en place une économie adaptée à notre île sans assistanat", selon Jean-Luc Morucci, porte-parole du Syndicat des Travailleurs Corses.

Selon les observateurs, l'édition 2009 des journées de Corte n'a pas connu de record d'affluence, bien qu'elle soit la première organisée depuis le rassemblement de toutes les composantes de la mouvance nationaliste sous la bannière unique de
Corsica Libera.

Anne Jocteur Monrozier, avec agences