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Le dalaï lama reçu en catimini au Sénat

Il aurait été difficile de faire plus discret. Pour la seule étape politique de son voyage en France, le dalaï lama rencontrera une poignée de parlementaires, dans le bureau d'un sénateur, sans qu'aucun journaliste ne soit présent. Un accueil "honteux" dénoncent plusieurs parlementaires.
Article rédigé par franceinfo
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Pas de tapis rouge. Pas de réception. Pas de discours. Le dalaï lama ne recevra pas les hommages réservés par la France aux visiteurs étrangers de haut rang. Le chef du gouvernement tibétain en exil se contentera d'un accueil bien plus modeste.

Au programme de son voyage en France, dominé par les conférences et les visites de temples bouddhistes, le dalaï lama n'a qu'une seule étape politique.
_ Et ce ne sera pas - on le savait depuis plusieurs semaines - avec Nicolas Sarkozy. Les deux hommes sont tombés d'accord sur le fait que le moment était mal choisi, alors que le monde entier a le regard tourné vers Pékin. La Chine avait d'ailleurs fait savoir qu'elle le vivrait comme une provocation.

Les autorités "se sont autocensurées"

Le président Sarkozy n'a pas souhaité non plus que l'un de ses ministres reçoive le dalaï lama. Qui fera donc son unique étape politique, aujourd'hui, au Sénat.
_ Mais là non plus, pas question de discours devant les sénateurs réunis dans l'Hémicycle ni de réception officielle : il s'agira d'une simple discussion avec les parlementaires du groupe d'études sur le Tibet, dans le bureau d'un sénateur. La presse n'a pas été conviée.

Et pourquoi une telle discrétion ? Le sénateur UMP Louis de Broissia, président du groupe d'études du Sénat sur le Tibet a trouvé le responsable : le président du Sénat, Christian Poncelet "craint de fâcher la Chine". Ce même Christian Poncelet qui avait été l'émissaire de Nicolas Sarkozy en Chine en avril dernier pour tenter d'apaiser les relations tendues entre les deux pays après le passage mouvementé de la flamme olympique à Paris.

Même analyse de la part de son homologue de l'Assemblée Nationale : les autorités se sont "autocensurées de peur de remontrance comme l'a déjà exprimé l'ambassadeur de Chine", dénonce Lionnel Lucas, qui parle d'un "accueil honteux".

En revanche, le dalaï lama présidera à la fin de son séjour,
le 22 août, une cérémonie dans un temple proche de Lodève, dans l'Hérault, à laquelle assistera Carla Bruni-Sarkozy.

Céline Asselot

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