Bac : premières auditions dans l'enquête sur les fuites
L'enquête du parquet de Paris concerne une possible fraude avant l'épreuve d'histoire-géographie de la filière S, relayée par un internaute sur le site Jeuxvideo.com. Le ministère de l'Education nationale a déposé plainte.
Comme un air de 2011. "Des vérifications et des auditions sont en cours" dans le cadre d'une enquête préliminaire sur des soupçons de fuites lors du baccalauréat 2012, a annoncé mercredi 27 juin à l'AFP une source judiciaire. Metro évoque même deux gardes à vue. Alerté par le ministère de l'Education nationale, le parquet de Paris enquête notamment sur une possible fraude avant l'épreuve d'histoire-géographie de la filière S.
• D'où vient la fuite présumée ?
Le 18 juin, à 22h42, un internaute qui se fait appeler BAChistoire2012 recommande aux "1èreS de réviser la guerre d'Algérie". Son message est publié sur un forum (Blabla 15-18) du site Jeuxvideo.com, devenu célèbre depuis la fuite l'année dernière d'un sujet de mathématiques du bac S. "Vous me remercierez demain", ajoute BAChistoire2012.
Le lendemain après-midi, bingo : la guerre d'Algérie est effectivement un des sujets proposés aux lycéens de première S qui passent l'épreuve anticipée d'histoire-géographie.
• Pourquoi le ministère porte-t-il plainte ?
Le lendemain de l'épreuve, contacté par Libération, le ministère de l'Education nationale se veut rassurant : "Le jeune homme avait l'air assuré, mais il ne s'agit pas d'une fuite : tous les élèves font des probabilités ! Si vous regardez l'ensemble des forums de discussion, tous les sujets potentiels finissent par être listés."
Mercredi 27 juin, il annonce pourtant avoir déposé plainte. "Il y a quatre soupçons de fuites la semaine dernière, explique Jean-Michel Blanquer, directeur général de l'enseignement scolaire. Pour s'assurer qu'il ne s'agit pas de véritable fuite, il est nécessaire de déposer plainte de façon à identifier les personnes". Les soupçons de fuite portent aussi sur un sujet de sciences du baccalauréat L et ES.
• S'agit-il d'une fraude ?
Quelques heures après l'épreuve, à 20h13, l'internaute a affirmé n'être "l'auteur d'aucune fuite". "Je n'ai rien à me reprocher, a-t-il soutenu, j'ai été autant surpris que vous." Selon lui, il s'agit simplement d'"une intuition par rapport au printemps arabe et aux 50 ans de la guerre d'Algérie".
Le parquet a toutefois décidé d'ouvrir une enquête, confiée à la brigade de répression de la délinquance aux personnes. Charge à la police judiciaire parisienne de démêler ce qui relève de la fuite ou du simple coup de chance. L'internaute a été entendu mercredi mais a vu sa garde à vue levée dans la journée, selon Metro, qui affirme qu'un autre lycéen était toujours interrogé par les enquêteurs en fin de journée.
• A quelles sanctions s'attendre ?
Si l'internaute est reconnu coupable d'une fraude, il encourt une amende de 9 000 euros et un emprisonnement de trois ans, selon le site Service public. Un candidat qui triche à un examen risque également l'annulation de son épreuve, une interdiction de se présenter au baccalauréat pendant cinq ans et l'impossibilité de s'inscrire dans un établissement public délivrant un diplôme post-bac.
Le non-respect de certaines consignes pendant l'examen peut constituer également une tentative de fraude.
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