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Le trafic maritime entre Corse et continent à l'arrêt : le premier conflit social du nouveau gouvernement ?

Depuis une semaine, les marins CGT de la SNCM sont en grève... pour réclamer que les concurrents de Corsica Ferries appliquent les lois sociales françaises. Des accusations rejetées par son directeur. La direction de la SNCM, elle, affirme que cette grève n'a "comme seul objectif que de créer un bras de fer avec le nouveau président de la République".
Article rédigé par Guillaume Gaven
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
Franceinfo (Franceinfo)

Deux navires de la SNCM ont pu faire la liaison hier, entre Corse et continent - les deux premiers depuis une semaine. Car depuis une semaine les marins CGT de la SNCM sont en grève... contre leurs concurrents de Corsica Ferries, qu'ils accusent de concurrence déloyale.

La CGT réclame l'application, pour ces concurrents, des lois sociales françaises à bord de leurs navires, qui battent pavillon italien et dont les équipages sont multinationaux. Le directeur général de Corsica Ferries, Pierre Mattei, rejette ces accusations, affirmant que "les lois sociales françaises sont appliquées" sur les navires de sa compagnie qui sont, "depuis treize ans, contrôlés par l'administration française" .

La direction de la SNCM ne décolère pas non plus. Cette grève, dit-elle, ne concerne que 120 personnes sur plus de 2.000 salariés. Et elle a déjà pénalisé 20.000 passagers, et provoqué des pertes de 2 millions d'euros. Conclusion : la direction "refuse d'être l'otage de cette action suicidaire de la CGT marins". Selon elle, la grève n'a "comme seul véritable objectif que de créer un bras de fer avec le nouveau président  de la République" .  

La Collectivité territoriale de Corse, délégataire du service public, reste pour l'instant silencieuse. Pas les chambres de commerce, d'industrie et d'agriculture. Ni les organisations de transporteurs, de l'hôtellerie, des producteurs agricoles. Tous se sont payés une pleine page de publicité dans le quotidien local Corse matin : "Messieurs les marins, le corporatisme, cela ne peut plus durer, cela ne doit plus durer !" 

La colère envers ce "conflit de trop", dont la première victime est encore une fois la fragile économie locale, est partagée par la population de l'île.

 

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