Les différents visages de la pauvreté en France
En France, 7,1 millions de personnes vivent en dessous du seuil de pauvreté, avec moins de 788 euros par mois. Mais ceux qui frappent à la porte des centres d'accueil du Secours Catholique ne sont pas tous des "pauvres" au sens statistique du terme. Car la précarité ne se réduit pas seulement à un simple chiffre. Pour l'association caritative, elle est "multidimensionnelle" et il n'existe pas une seule carte de France de la pauvreté, mais autant de cartes que d'indicateurs : emploi ou chômage, mal-logement ou absence de logement, éducation ou illettrisme, jeunesse ou grand âge, couple avec enfants ou famille monoparentale, homme ou femme, isolé ou non, ayant un réseau de relations ou non.
Les personnes aidées par le Secours Catholique ont en moyenne 40 ans. Ils sont plus jeunes (moins de 25 ans) dans l'Ouest et en Bourgogne, plus vieux (50-59 ans) dans le bassin méditerranéen, quant aux pauvres du 3ème âge (plus de 60 ans), ils sont surreprésentés dans le Nord et en Haute-Normandie, avec un taux record de 70%. Dans un cas sur trois, les familles sont monoparentales. Et les pères isolés sont désormais de plus en plus nombreux à venir chercher une aide alimentaire pour leurs familles, surtout dans l'Ouest de la France. Dans le Sud-Est, en revanche, le Secours Catholique note une forte proportion de femmes seules et les familles nombreuses pauvres sont légion dans le Nord.
La grande majorité des précaires rencontrés par les bénévoles de l'association vivent dans une profonde solitude : beaucoup de jeunes hommes de moins de 25 ans en situation d'errance après une rupture familiale, beaucoup d'hommes âgés de plus de 50 ans également, la plupart du temps étrangers sans statut, repliés sur eux-mêmes en Ile-de-France, dans le Sud ou dans l'Ouest de la France...
Anne Jocteur MonrozierOeuvres liées
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