Cet article date de plus d'un an.

Echecs : les joueuses transgenres bannies temporairement des tournois féminins

Le vice-président de la Fédération française d'échecs, Jean-Baptiste Mullon, a assuré vendredi que la France n'allait "pas suivre la décision" de la fédération internationale.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Des femmes s'affrontant aux échecs le 20 juillet 2023, à Ankara (Turquie). (BINNUR EGE GURUN KOCAK / ANADOLU AGENCY / AFP)

Les joueuses transgenres seront temporairement suspendues des catégories féminines des tournois d'échecs, à compter de lundi, a annoncé lundi 14 août la Fédération internationale des échecs (Fide) dans un communiqué (en PDF), selon l'agence de presse AP. Cette mesure court en attendant l'instauration d'une nouvelle réglementation, qui pourrait prendre jusqu'à deux ans. 

"Dans le cas d'une transition de genre d'un homme devenu femme, la joueuse n'a pas le droit de participer aux épreuves féminines, jusqu'à ce qu'une nouvelle décision de la Fide soit prise", a précisé l'organisation basée à Lausanne (Suisse).

En réaction, le vice-président de la Fédération française d'échecs, Jean-Baptiste Mullon, a assuré auprès de Libération que la France n'allait "pas suivre la décision de la Fide", jugée "transphobe". "A priori, la Fide n'a pas le pouvoir d'imposer cette décision aux championnats nationaux. Donc en ce qui concerne la fédération française, nous restons libres d'appliquer nos règlements, où nous ne faisons aucune différence entre les joueurs", a-t-il avancé.

Un sport "par nature inclusif et intergénérationnel"

La mesure de la Fide ne s'applique pas aux hommes transgenres qui concourent dans les catégories masculines, mais ceux-ci seront déchus, selon le règlement temporaire, des titres féminins remportés avant leur transition, a encore détaillé l'instance. Le changement de sexe "a un impact significatif sur le statut d'une joueuse et sur son éligibilité future aux tournois", argue la Fide, sans fournir davantage de précisions sur ses motivations.

"Il n'y a aucune différence de capacité entre les hommes et les femmes pour jouer aux échecs, a de son côté défendu Jean-Baptiste Mullon auprès de Libération. Ce sport est par nature inclusif et intergénérationnel : des enfants peuvent affronter des personnes âgées, des hommes et des femmes jouent les uns contre les autres. Donc la question de la transidentité n'a pas lieu d'être".

Cette annonce a également provoqué les critiques de joueurs et joueuses transgenres. "Je ne pense pas être plus intelligente que la plupart des femmes cis et je ne pense pas non plus que mes années de pré-transition m'aient donné un avantage inné aux échecs", a ainsi réagi la journaliste et joueuse d'échecs transgenre Ana Valens, dans un article publié sur le site The Mary Sue.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.