Transitions de genre : la Haute Autorité de santé déplore "une instrumentalisation à des fins polémiques" de ses travaux en cours
La Haute Autorité de santé (HAS) a déploré, vendredi 13 décembre, une "instrumentalisation à des fins polémiques" de ses travaux en cours sur l'accompagnement des personnes trans. "Les personnes qui apportent leur concours à la HAS" pour élaborer les futures recommandations sur la transition des personnes transgenres "sont soumises à une obligation de confidentialité", a-t-elle ajouté dans un communiqué(Nouvelle fenêtre). Ces personnes sont tenues "de ne pas communiquer sur le contenu des débats et de ne pas diffuser les documents de travail qui leur sont remis", peut-on également lire dans le document.
Le Figaro(Nouvelle fenêtre) a publié jeudi un article affirmant que la HAS "veut un accès gratuit à la transition de genre pour tous, à partir de 16 ans", en se basant sur un document de travail interne. Selon le journal, les recommandations proposées par ce document "coïncident presque en tout point avec les revendications portées par les associations transactivistes". Il mentionne, entre autres, que "le traitement hormonal et sa surveillance, chez les personnes trans mineures de 16 à 18 ans ayant achevé leur puberté, suit les recommandations de l'adulte".
Le document ne revêt "aucun caractère définitif"
Dans son communiqué, la HAS déplore que le document de travail soit "instrumentalisé à des fins polémiques au détriment des personnes concernées". Le texte ne revêt "aucun caractère définitif" et doit encore faire l'objet de plusieurs étapes de délibération avant d'être adopté, assure-t-elle. Il est actuellement soumis à "une relecture critique élargie" par un groupe de lecture, avant de revenir au groupe de travail qui "[rédigera] une nouvelle version", précise l'autorité indépendante. La commission "recommandations, pertinence et indicateurs" sera ensuite saisie, et, enfin, le collège de la HAS. La publication définitive est attendue "au premier semestre 2025".
La HAS avait déjà porté plainte après la divulgation dans Le Figaro de l'identité de certains membres du groupe de travail sur le sujet. Elle est également engagée dans une bataille judiciaire avec l'association Juristes pour l'enfance, proche de la Manif pour tous, qui souhaite lui imposer la publication des noms des membres de ce groupe. Les préconisations de la HAS sont des recommandations de bonnes pratiques aux soignants "pour optimiser et harmoniser leurs pratiques et leurs organisations", résume l'autorité sur son site internet.
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