Un spectacle de drag queen annulé à Nantes après des menaces de mort sur les réseaux sociaux

Le bar nantais visé par les menaces, avait prévu d'organiser un spectacle de drag queen jeudi. Les gérants ont porté plainte.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Un bar nantais annule un drag show prévu jeudi 30 mai, après avoir reçu des messages homophobes et transphobes sur les réseaux sociaux. (PATRICE MASANTE / MAXPPP)

À Nantes, un bar a décidé d'annuler un drag show prévu jeudi, après avoir reçu "une déferlante" de messages homophobes et transphobes sur les réseaux sociaux, a appris France Bleu Loire Océan auprès des propriétaires. La direction du bar a porté plainte contre trois personnes.

Le bar, fréquenté par la communauté LGBTQIA+, avait prévu d'organiser un spectacle de drag queen jeudi, intitulé "Ma Sœur". Mais sur les réseaux sociaux, l'affiche de la soirée, qui représente des personnes déguisées en religieuses et en curé, a notamment été partagée par un compte d'extrême droite suivi par 130 000 abonnés.

Le bar a alors "reçu une déferlante de messages", raconte Kévin, l'un des gérants de l'établissement, à France Bleu Loire Océan. Il s'agissait "de messages nous demandant d'annuler la soirée avec des menaces, des messages insultant la communauté LGBT et des menaces de mort", dans la section commentaires, sous la photo, ou en message privé poursuit-il. La direction a porté plainte contre trois des auteurs des messages, "des mots en privé les plus violents", des "attaques", explique Kévin.

Durant la semaine, la sécurité du bar a été renforcée par précaution et le spectacle sera remplacé par une soirée contre les violences anti-LGBT, avec une tombola, dont une partie des bénéfices sera reversée à l'association NOSIG, association Nantaise LGBTQI.

Menaces régulières

D'après Vincent Marchand, l'un des coprésidents de NOSIG, "les menaces, ça arrive régulièrement dans les bars". Pour autant, selon lui, cela faisait des années qu'un établissement n'avait pas dû aller jusqu'à l'annulation d'un de ses événements à cause de menaces.

L'association nantaise NOSIG, dont le centre accueille des personnes s'interrogeant sur leur santé et leurs droits, constate aussi des menaces et parle "de vitrines taguées, les marches des fiertés saccagées à Nantes. Dans notre local, on a eu des dégradations avec des croix celtiques [devenu un symbole pour les mouvements d'extrême droite, ndlr] et des fleurs de lys comme signatures. On est assez coutumiers du fait".

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