Réarmement démographique : "Une société qui ne fait pas d'enfants est une société qui va mourir", justifie Sylvain Maillard
Face à la chute de la natalité, le président de la République a appelé, lors de sa conférence de presse mardi soir, à un "réarmement démographique", expression qui a fait polémique auprès d'associations féministes. "Regardez dans l'histoire de l'humanité, une société qui ne fait pas d'enfants est une société qui va mourir", justifie jeudi 18 janvier sur franceinfo le président du groupe Renaissance à l’Assemblée nationale, Sylvain Maillard, qui dénonce par ailleurs une "mauvaise polémique".
La démographie, "c'était une force française, ce n'est plus une force française", fait le constat Sylvain Maillard, avec une année 2023 qui a vu une nouvelle fois la natalité baisser en France (678 000 naissances, soit 6,6% de moins qu'en 2022). Le "réarmement démographique", explique le député, est une question "philosophique, peut-être économique aussi, et politique".
"Dans l'organisation que nous avons de notre société, si nous acceptons d'avoir une société où il n'y a que des personnes âgées, c'est la mort d'une société, d'une société politique. Il nous faut plus d'enfants, faire en sorte qu'il y ait un équilibre entre les naissances et les décès", estime Sylvain Maillard, en assumant la volonté d'avoir une politique nataliste volontariste. Critiqué sur le choix du mot "réarmement", le macroniste considère qu'il s'agit d'une "mauvaise polémique".
"Regardez dans l'histoire de l'humanité, une société qui ne fait pas d'enfants est une société qui va mourir, donc il est important pour nous, pour ce que nous sommes, pour ce qu'est la France, d'avoir des enfants, d'être dans un dynamisme". Il continue : "On fait des enfants parce que c'est le sens de l'histoire de construire une civilisation qui est la nôtre, qui est française et de faire en sorte qu'elle continue. Elle perdure. Ce sont les forces d'une société. Elles se construisent à travers la jeunesse".
Parmi les mesures annoncées pour lancer ce "réarmement démographique", Emmanuel Macron a mis en avant la fin du congé parental, remplacé par un congé de naissance, plus court mais mieux rémunéré. "L'objectif, c'est qu'il soit pris, c'est-à-dire que les parents puissent avoir le choix. Un vrai choix de rester auprès de leur enfant au début et on sait à quel point sont importants les 1 000 premiers jours [période couverte justement par le congé parental, mais qui ne le serait plus avec le congé de naissance d'une durée d'environ 182 jours", précise Sylvain Maillard.
"Un choix pour s'organiser", poursuit-il, "un choix accepté et volontaire des uns et des autres et qu'il ne soit pas sur la base d'un choix financier. À l'heure actuelle, c'est sur un choix financier. Ceux qui ont les moyens s'arrêtent. Ceux qui n'ont pas les moyens ne s'arrêtent pas. Ce que nous voulons, c'est que tous ceux qui ont envie de s'arrêter puissent s'arrêter, donc il faut mieux le rémunérer et donc il sera plus court".
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