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Malaise policier : "Ils sont tellement sollicités que certains font le choix de mettre un terme à leur existence"

Le président de la Commission d'enquête parlementaire sur l'état des forces de sécurité intérieure, Michel Boutant, s'alarme sur la santé des policiers et sur le manque de moyens mis en œuvre pour aider les représentants des forces de l'ordre.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Photo d'illustration. (BAZIZ CHIBANE / MAXPPP)

"Ils sont tellement sollicités, leur travail se fait dans des conditions matérielles mais aussi morales qui pèsent tellement sur eux, que certains font le choix de mettre un terme à leur existence." Le constat, alarmant, a été partagé mardi 3 juillet sur franceinfo, par le sénateur PS Michel Boutant.

La paix de la République "menacée"

Président de la commission d'enquête parlementaire sur l'état des forces de sécurité intérieure, le sénateur a dévoilé, mardi, son rapport, réalisé après la vague de suicides survenus dans la police à l'automne dernier. Après six mois d'enquête et 146 personnes auditionnées, il alerte sur une situation qui met en péril le bon fonctionnement du service public de sécurité. "Si vous avez des compagnies républicaines de sécurité [CRS], ou demain des escadrons de gendarmerie mobile, qui à force d'être en tension sur le terrain n'en peuvent plus, et supportent une fatigue morale et physique au point de ne plus pouvoir remplir leurs missions comme il le faut, la paix intérieure dans la République est en danger", s'inquiète-t-il.

Evoquant une visite de la commission à la maison de convalescence de Le Courbat [établissement de santé pour aider les policiers à se reconstruire, situé en Indre-et-Loire], Michel Boutant est revenu sur la violence exercée à l'égard des policiers : "Nous avons rencontré là des gens qui étaient épuisés parce qu'ils ont été salis, parce qu'ils ont été l'objet de menaces pour eux mais aussi pour leur famille." Il rappelle que des violences physiques ont eu lieu, "lorsque des policiers se sont trouvés pris dans un guet-apens où on a mis le feu à leur véhicule, une des policières est toujours hospitalisées". "À Magnanville [Yvelines], on a même réussi à tuer un couple de policiers devant leur enfant [le 13 juin 2016]", rappelle-t-il.

Des heures supplémentaires non réglées

En cause également dans ce constat, des moyens matériels insuffisants et des conditions de travail difficiles, face à une pression opérationnelle très forte : "Près de 22 millions d'heures supplémentaires restent à régler, soit à payer, soit à compenser d'une manière ou d'une autre", rappelle le sénateur, qui voit là une possibilité d'action pour l'État : "Ça pourrait être là un des signes forts, et immédiat pratiquement, que l'on pourrait envoyer aux gendarmes et aux policiers fortement sollicités depuis les vagues d'attentats, et depuis qu'on a institué à nos frontières une surveillance plus étroite."

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