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Policier incarcéré à Marseille : de retour de Nouvelle-Calédonie, Gérald Darmanin sort du silence et reçoit les syndicats de policiers

Des syndicats de police sont reçus jeudi soir par le ministre de l'Intérieur, alors qu'ils sont mobilisés dans plusieurs villes de France pour dénoncer le placement en détention provisoire, la semaine dernière, d'un policier de la BAC.
Article rédigé par Audrey Tison, Aurélien Thirard
Radio France
Publié
Temps de lecture : 4min
Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin à Reigny, dans le Cher, le 20 juillet 2023. (PIERRICK DELOBELLE / MAXPPP)

Gérald Darmanin reçoit les syndicats de police dans la soirée, jeudi 27 juillet, six jours après le début du mouvement de grogne qui a suivi le placement en détention provisoire d'un policier de la BAC mis en cause pour violences. Pendant ces quelques jours, le ministre de l'Intérieur est étrangement resté silencieux. 

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"Silence médiatique ne veut pas dire silence tout court et absence d'action", assure l'entourage du ministre. Gérald Darmanin s'est tenu au courant de la situation, a été en contact régulier avec ses équipes et a fait savoir qu'il soutenait le Directeur général de la police quand il s'est opposé à toute détention provisoire d'un policier.

Si le ministre n'a pas pris la parole dans les médias, c'est parce qu'il était embarqué dans le voyage du président de la République en Nouvelle-Calédonie depuis dimanche 23 juillet, insistent ses proches. Le ministre n'a en effet pas décroché un mot aux journalistes embarqués avec la délégation. Le visage fermé, il est resté souvent le nez plongé dans son téléphone.

Le ministre de l'Intérieur doit réaffirmer son soutien aux forces de l'ordre

À peine deux heures après son atterrissage à Paris, Gérald Darmanin recevra l'ensemble des syndicats de police, de façon à montrer qu'il se saisit du dossier et que c'est pour lui, une priorité. Un geste apprécié par ces syndicats. L'entourage du ministre insiste sur la bonne relation entretenue avec ces partenaires sociaux et parle d'un "dialogue de vérité". Gérald Darmanin devrait redire son soutien à la profession mais on ignore s'il lui demandera clairement ou non de mettre un terme à son mouvement de colère. 

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Les syndicats ont en effet eu le champ libre depuis une semaine pour livrer leur vision des choses, dire que le mouvement des policiers prend de l'ampleur et afficher leurs chiffres. Ils évoquent notamment le millier de policiers en arrêt maladie dans les Bouches-du-Rhône, ils sont aussi 300 dans les Alpes-Maritimes et 150 en Île-de-France. Tous les effectifs de la brigade de police secours du commissariat de Versailles sont également en arrêt maladie jeudi 27 juillet au matin. Il faut aussi compter ces autres fonctionnaires qui appliquent ce qu'ils appellent le "code 562", c'est-à-dire un service minimum dans les commissariats. 

La hiérarchie policière et le ministère de l'Intérieur ne confirment pas ces données, pas plus que l'assurance-maladie, destinataire des arrêts maladie des policiers. De la part du gouvernement, c'est une stratégie voulue et assumée pour tenter de faire éteindre tout seul ce mouvement. 

Une juridiction spécialisée pour les policiers

Il ne faut pas attendre d'annonce particulière à l'issue de cette réunion, même si les syndicats, eux, viennent pour cela. Ils ont des demandes à formuler, notamment sur la nécessité d'avoir une réflexion sur le statut du policier mis en cause et de réfléchir à la création d'une juridiction spécialisée pour les policiers, comme - disent-ils - cela existe déjà avec le Parquet national antiterroriste, pour les questions liées au terrorisme, ou le PNF, le parquet national financier sur les questions complexes liées aux infractions financières. Cela implique donc d'avoir des magistrats spécialisés qui ne traiteraient que de ces questions, autour des infractions faites par des policiers.

Ces syndicats réclament aussi une meilleure protection fonctionnelle des policiers, avec une sorte de guichet unique pour que chaque agent mis en cause puisse avoir les moyens d'être défendu par son administration. Enfin, l'anonymisation de la procédure dès le début des faits, pour éviter, disent les syndicats, que l'adresse ou l'identité des policiers ne soit rendue publique, comme cela a été le cas pour le policier qui a tué Nahel.

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