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Mariage pour tous: l'Eglise monte au créneau

63% y étaient favorables en 2011, 58% seulement le sont toujours en 2012 selon un sondage BVA publié samedi. À quatre jours de la présentation du projet de loi pour le mariage des homosexuels, les Français semblent tempérer leur enthousiasme. Entre fort clivage politique et pression de l'Église, les opinions s'affrontent.
Article rédigé par Mélanie Potet
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (Maxppp)

Démence pour les uns, accès à l'égalité pour les autres. Le projet de loi pour le mariage des homosexuels déclenche les passions. Mais à quatre jours de sa présentation en Conseil des ministres par la garde des Sceaux, Christiane Taubira, le nombre de Français favorables au mariage pour tous est en baisse selon le sondage de BVA publié samedi par le Parisien. Une première en dix ans.

Des Français divisés

63% en 2011, ils sont 58% en 2012 à être favorables à l'union des homosexuels. Soit une chute de cinq points en un an seulement. Même constat en ce qui concerne l'adoption pour les couples gay. 56% des citoyens tricolores y étaient favorables en 2011, ils ne sont plus que 50% en 2012. Autant dire que l'opinion publique est de plus en plus divisée à l'approche du débat parlementaire. 

Les femmes seraient en revanche plus favorables que les hommes : 62% d'entres elles émettent un avis positif concernant le mariage gay contre 52% des hommes. Même tendance concernant l'adoption (56% de la gent féminine contre 43% pour les hommes). Mais avec 77% d'approbateurs, les jeunes sont sans conteste les plus ouverts au mariage des homosexuels, ainsi qu'à l'adoption (70%). Dernier critère, la géographie. Hors Île-de-France, les Français sont davantage enclins à accepter l'idée du mariage gay (58%) que les Parisiens (56%).

Clivage politique...

Alors que Jean-François Copé, secrétaire général de l'UMP en course pour la présidence du parti, a appelé de manière décomplexée ses partisans à descendre dans la rue pour combattre la politique du gouvernement Ayrault, le clivage politique est de plus en plus net. 

Et c'est bien dans le camp de l'opposition que les avis évoluent le plus. Si 51% des électeurs de droite étaient favorables à l'union gay en 2011, ils ne sont désormais plus que 31%. Idem concernant l'adoption (44% en 2011 pour seulement 24% en 2012).

Côté électorat de gauche, on observe une dynamique inverse. Et le nombre de personnes favorables ne cesse d'augmenter au fil des ans : 82% des électeurs de gauche se positionnent en faveur du mariage pour les homosexuels et 73% seraient pour l'adoption en 2012. 

... et mobilisation de l'Église

Un constat difficile à digérer par la communauté chétienne. Monseigneur Vingt-Trois, cardinal-archevêque de Paris André, a appelé samedi ses fidèles à saisir leurs élus dans le discours d'ouverture de l'Assemblée plénière réunie à Lourdes. Ce dernier a notamment dénoncé "la gravité de l'enjeu " que représente le mariage homosexuel.

"Contrairement à ce que l'on nous présente . L e projet législatif concernant le mariage n'est pas simplement une
ouverture généreuse du mariage à de nouvelles catégories de concitoyens, c'est
une transformation du mariage qui toucherait tout le monde
", a t-il déclaré devant 120 évêques rassemblés pour l'occasion. 

"Imposer, dans le mariage et la famille, une vision de l'être humain sans reconnaître la
différence sexuelle serait une supercherie" (Mgr Vingt-Trois)

En définitive, pour le cardinal-archevêque : "Ce ne serait pas le 'mariage pour tous', ce
serait le mariage de quelques uns imposé à tous
". Message reçu par le collectif "pour l'Humanité durable " qui appelle à manifester le 17 novembre prochain.

Une prise de position dénoncée par l'Inter-LGBT. Pour la porte-parole du collectif, l'Eglise catholique et les représentants des différentes religions "sont dans la négation des familles homoparentales ". Nicolas Gougain ajoure: "C'est un débat de société et on religieux : veut-on l'égalité pour tous? "

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