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20 ans du Pacs : "Le combat a été d'une dureté inouïe dans ma famille politique" se souvient Roselyne Bachelot, ancienne députée RPR

Roselyne Bachelot se souvient sur franceinfo des débats particulièrements mouvementés qui ont entouré le vote de la loi sur le Pacs, qui fête ses vingt ans lundi.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Roselyne Bachelot, le 27 janvier 2013, manifeste à Paris pour le mariage pour tous. (KENZO TRIBOUILLARD / AFP)

"Être seule au milieu de sa propre famille politique c'est d'une dureté inouïe" a raconté Roselyne Bachelot, députée RPR à l'époque et invitée lundi 11 novembre sur franceinfo, à propos du vote du Pacs, le Pacte civil de solidarité il y a 20 ans. Il a depuis permis plus de deux millions d'unions. Sur 194 000 pactes signés, 186 000 le sont par des couples hétérosexuels. En novembre 1999, il avait surtout été prévu pour permettre aux couples homosexuels de s'unir.

franceinfo : Est-ce que le débat du texte et son vote ont été des moments compliqués ?

Roselyne Bachelot : C'est un souvenir de grande émotion, de grande mobilisation. Ce combat que je menais pour le contrat d'union civile, je le menais depuis plus de 10 ans lorsque la loi a été examinée par le Parlement. Le combat a été d'une dureté inouïe surtout dans ma famille politique. Être seule au milieu de sa propre famille politique c'est d'une dureté inouïe. Le débat du texte a été profondément violent : homophobie, discours profondément discriminants avec des comparaisons ignobles. Il y avait une sorte de surevoltage du débat. La famille était menacée, la civilisation allait s'écrouler. Mme Christine Boutin brandissait sa bible au milieu de l'Hémicycle. Les homosexuels étaient comparés à des animaux, c'était extrêmement violent. C'est la raison pour laquelle lorsque je suis montée à la tribune, je n'ai pas voulu me cacher. Parce qu'il y avait tout un mouvement qui disait : "On acceptera peut être le Pacs s'il est dilué dans d'autres combats." J'ai dit non. Non, ce sont les homosexuels qui ont voulu ne plus souffrir de discrimination, être considérés comme des citoyens à part entière. Et c'est cela que j'ai dit dans mon intervention.

Que reste-t-il aujourd'hui du Pacs, a-t-il toujours une utilité aujourd'hui après le mariage pour tous ?

Il a une utilité pour beaucoup de citoyens. Maintenant que le mariage pour tous a été voté, le Pacs est une première marche vers le mariage. Je rencontre beaucoup de couples hétéros ou homos qui ne veulent pas toute de suite s'engager dans le mariage et qui sont dans une sorte d'union moins contraignante, dont on sort plus facilement que le mariage et qui apporte de la sécurité. Finalement on a apporté à tous les citoyens français, grâce au combat des homosexuels, on a inventé une structure où chacun peut se retrouver.

Aujourd'hui est ce que vous auriez voté pour ouvrir la PMA à toutes les femmes ?

Bien sûr. Je me suis exprimée de façon parfaitement claire sur le sujet. Mais je ne suis pas pour l'ouverture de la gestation pour autrui. Par contre je suis pour la reconnaissance des enfants nés de la GPA à l'étranger.

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