Reportage "Ça fait énormément marcher la ville" : dans la Manche, les collectivités espèrent tirer profit de la mise en service de l'EPR de Flamanville

L'Autorité de sûreté nucléaire a donné mardi son feu vert à la mise en service de l'EPR de Flamanville, en Normandie, après des années de retard.
Article rédigé par Lauriane Delanoë - édité par franceinfo
Radio France
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Temps de lecture : 3min
Les collectivités attendent des retombées économiques avec la mise en service de l'EPR de Flamanville. (LAURIANE DELANOE / RADIOFRANCE)

La France s'apprête à démarrer un nouveau réacteur nucléaire. L'Autorité de Sûreté nucléaire a donné son feu vert, mardi 7 mai, pour la mise en service de l'EPR, le réacteur nouvelle génération, de Flamanville dans la Manche. C'est la fin d'un très long chantier, commencé en 2007 et qui aura accumulé 12 ans de retard. Mais ces travaux ont aussi permis le développement de l'économie locale et, avec la mise en service progressive dans les prochains mois, les collectivités attendent de nouvelles retombées.

À Flamanville, on croise des salariés de la centrale, badge encore autour du cou, dans tous les commerces, comme dans la boulangerie d'Emilie : "Ça fait énormément marcher la ville. Il y a énormément de personnes de l'EPR qui viennent travailler donc ça nous apporte des clients."

"Un sentiment de mouvement pour les habitants"

En ce moment, dans la phase de démarrage, l'EPR fait travailler 800 salariés d'EDF et près de 2 000 salariés d'entreprises partenaires. Au fil des 17 ans du chantier, les communes les plus proches se sont transformées pour accueillir les nouveaux venus. Un centre culturel se construit, tout comme un pôle de santé. La petite ville des Pieux, 3 200 habitants à côté de Flamanville, a bénéficié de financements, explique la maire Catherine Bihel.

"On a eu des soutiens, il y a quelques années, pour de gros équipements. Notre espace culturel, le centre de loisirs, les crèches etc... On a eu un soutien d'EDF pour le remboursement de ces emprunts donc on n'avait pas d'urgence à ce que l'EPR démarre au niveau fiscal, explique l'élue. Mais malgré tout, au niveau économique, c'est quand même intéressant parce que c'est un sentiment de mouvement pour les habitants. On tient à ce que ce qui est prévu depuis tant d'années aboutisse. Ça serait bien que ça démarre."

Un futur impôt qui suscite les convoitoises 

L'enthousiasme pour le démarrage du réacteur est plus fort dans d'autres communes de la Manche en raison de l'intérêt fiscal, évoqué par la maire des Pieux. Car quand l'EPR commencera à produire vraiment de l'électricité, EDF paiera un nouvel impôt, en plus de celui versé pour les deux premiers réacteurs de la centrale. La communauté d'agglomération du Cotentin en répartira l'enveloppe.

Son président, David Margueritte (LR), compte dessus dès cette année : "La recette fiscale pour 2024 dépendra du moment du démarrage. On sait à peu près qu'on sera autour de 35 millions d'euros de recettes fiscales supplémentaires et qu'il va permettre de rendre le territoire encore plus attractif en développant des pôles de santé ambulatoires, un centre communautaire de santé, des écoles nouvelles avec un campus, le logement... Un certain nombre de ces investissements sont amorcés mais ils sont conditionnés, pour une partie d'entre eux, au démarrage de l'EPR." David Margueritte va maintenant suivre les différentes étapes de la mise en service de l'EPR, avec dit-il "une impatience sereine".

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