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Vidéo En Russie, huit cimetières pour un seul village après le premier accident nucléaire de l'Histoire, en 1957

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Envoyé spécial. En Russie, huit cimetières pour un seul village après le premier accident nucléaire de l'Histoire, en 1957
Envoyé spécial. En Russie, huit cimetières pour un seul village après le premier accident nucléaire de l'Histoire, en 1957 Envoyé spécial. En Russie, huit cimetières pour un seul village après le premier accident nucléaire de l'Histoire, en 1957 (ENVOYÉ SPÉCIAL / FRANCE 2)
Article rédigé par France 2
France Télévisions

La fuite de ruthénium d'octobre 2017 pourrait provenir de Mayak, en Russie. C'est là, au sud de l'Oural, que s'est produite en 1957 le tout premier accident nucléaire de l'Histoire. Soixante ans après, il continue à faire des victimes. "Envoyé spécial" a rencontré deux habitantes de la zone irradiée. 

La fuite de ruthénium-106 repérée en Europe en octobre 2017 venait-elle de Mayak, en Russie ? Signe-t-elle un nouvel accident sur ce site des confins de l'Oural ? C'est ici que s'est produite, en 1957, la toute première catastrophe nucléaire de l'Histoire (aussi appelée "catastrophe de Kychtym", du nom d'une ville proche du site).

C'est la troisième en matière de gravité, après Tchernobyl et Fukushima. Elle a irradié un territoire où vivent plus de 250 000 personnes. Après avoir longtemps caché l'accident, l'Etat a reconnu officiellement 20 000 victimes des radiations. Les populations locales continuent pourtant d'en souffrir.

"Envoyé spécial" a enquêté dans la zone irradiée. A une cinquantaine de kilomètres de Mayak se trouve le village de Tatarskaya Karabolka. Elise Menand y a rencontré Gulnara. Née sept ans avant la catastrophe, elle est atteinte d'un cancer, comme beaucoup d'habitants du village. "Les radiations, c'est un ennemi invisible, explique-t-elle. La population, elle ne comprend pas. Elle continue de vivre comme elle a toujours vécu, de manger comme elle a toujours mangé."

"On nous a laissés mourir. Tous !"

Une autre villageoise se joint à la discussion : "Moi aussi, j'ai un cancer – du sein." Son mari est décédé d'un cancer de l'intestin. Un cancer dont est mort l'an dernier leur jeune voisin, Chamil – comme sa mère. "On nous a laissés mourir. Tous ! accuse-t-elle. On nous a sacrifiés !" Pour les deux femmes, il ne fait aucun doute que les cancers sont liés à l'accident de 1957.

"Il y a huit cimetières autour du village, et la plupart des gens ici meurent du cancer, continue Gulnara. Huit cimetières pour un seul village, vous vous rendez compte ! Ça n'existe que chez nous !"

Extrait de "Un mystérieux nuage", une enquête diffusée dans "Envoyé spécial" le 18 janvier 2018.

 

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