Le village martyr d'Oradour-sur-Glane s'apprête à lancer d'importants travaux de consolidation de son église
C'est dans cette église, maintenant lieu de mémoire, que furent tués durant la Seconde Guerre mondiale les femmes et les enfants du village.
Soixante-quinze ans après le massacre de 642 villageois commis par la division SS Das Reich, Oradour-sur-Glane s'apprête à lancer des travaux de consolidation, financés par l'Etat, de l'église du village martyr dont les murs se fissurent. "Il est nécessaire d'éviter l'effondrement de certains murs de l'église. C'est un peu compliqué car il faut conserver, sans dénaturer les lieux. Ici, le temps a fait son oeuvre, les ruines ont perdu en hauteur durant ces 75 années", a expliqué à l'AFP le maire du village Philippe Lacroix.
Le village martyr, classé aux Monuments historiques, où la division SS Das Reich a tué 642 villageois le 10 juin 1944, est visité chaque année par 250.000 à 300.000 personnes. Comme tous les 10 juin, une cérémonie a rassemblé hier de nombreux élus, avec un cortège, une minute de silence et des dépôts de gerbe. Le village est laissé en l'état par la volonté du général de Gaulle, pour que les générations suivantes se souviennent.
400.000 euros de travaux
L'église incendiée par les Allemands tient toujours debout mais nécessite d'être consolidée. "Il y a des pierres apparentes qui, pour certaines, peuvent tomber. Cela coûtera 400.000 euros", précise Philippe Lacroix, le maire d'Oradour-sur-Glane. Pour l'entretien du village martyr, l'État débourse environ 100.000 euros par an.
Une première phase de diagnostic a permis de cibler précisément les "pathologies de l'église et de déterminer les travaux à entreprendre", a expliqué Laetitia Morellet, architecte des bâtiments de France en charge du suivi des travaux.
Rien que par le symbole, ce qu'il représente, c'est un lieu unique. L'église est un élément phare, emblématique du village martyr et en tant que lieu de supplice d'un grand nombre de personnes, sa préservation est capitale. Les traces de brûlures sur les murs, l'oxydation de la pierre témoignent de ce jour-là
Laetitia Morellet
L'architecte reconnaît que "travailler dans un endroit comme celui-ci est prenant. Le lieu est emblématique, très chargé". Les travaux seront lancés dans quelques mois et doivent se terminer en 2021.
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