PMA pour toutes : 21 bébés sont nés depuis la promulgation de la loi
Depuis que la PMA pour toutes, la procréation médicalement assistée, a été ouverte aux couples de femmes et aux femmes célibataires, le 3 août 2021, 21 bébés seulement ont vu le jour dans le cadre de ce dispositif, dévoile mercredi 8 mars l'Agence de biomédecine.
Ce n'est qu'un début car il a fallu un peu de temps pour mettre en place le système à la fin de l'été 2021 en respectant toutes les étapes. Il y a eu les premiers rendez-vous, les consultations avec les futures mères, puis les inséminations ou fécondation in vitro. Il y aussi le délai pour que naisse un bébé, soit neuf mois de grossesse. Au 31 décembre dernier, environ 16 mois après le début du dispositif, il y a donc eu 21 naissances et on compte 450 grossesses en cours et déjà 2 000 premières tentatives.
23 000 demandes de première consultation
Selon ces premiers chiffres avancés par l'Agence de biomédecine, on sent qu'il y une montée en puissance de la PMA pour toutes, d'autant que l'établissement a comptabilisé 23 000 demandes de première consultation de la part des couples de femmes ou de femmes seules. C'est une donnée importante qui a d'ailleurs surpris tous les acteurs du secteur. Le gouvernement tablait sur 2 000 grossesses par an sans se douter que l'attente des couples de femmes ou femmes seules serait aussi forte.
Près de 23 000 demandes ont été faites pour des dons de spermatozoïdes. La surprise vient surtout des femmes célibataires. Elles sont plus nombreuses que les couples de femmes à souhaiter donner naissance à un enfant grâce à la procréation médicalement assistée. Et résultat dans la plupart des centres de fertilité, on ne peut pas répondre à une telle vague, du coup les délais sont longs, mais ils commencent à se stabiliser, en moyenne 14 mois entre la prise de rendez-vous et la première tentative de PMA. Au total, 5 600 femmes sont en attente d'une PMA avec don de spermatozoïde.
Il n'y en a pas assez certes, mais il faut noter que les dons sont en forte hausse. C'était notamment une crainte des législateurs. Car désormais avec cette loi de bioéthique, les donneurs doivent consentir à lever leur anonymat si l'enfant le demande à ses 18 ans. C'est un dispositif qui pouvait dissuader les donneurs qui qui souhaitaient rester anonymes. Et bien ce n'est pas le cas, les donneurs sont bien plus nombreux : 760 l'an dernier, un chiffre deux fois plus important qu'il y a trois ans.
De nouveaux centres attendus
En France, 30 centres sont autorisés à réaliser des PMA avec don de spermatozoïdes, de nouveaux centres doivent normalement ouvrir, à Limoges, Orléans et Poitiers. Et puis il faut le noter s'il y a eu une explosion de demandes de PMA juste après la promulgation de la loi, car elle était très attendue de nombreuses femmes. De nos jours les demandes ont désormais tendance à baisser.
L'autoconservation des ovocytes est possible depuis la promulgation de la loi de bioéthique. C'est le fait pour des femmes de demander à conserver leurs gamètes tant qu'elles sont jeunes, de les congeler pour pouvoir s'en servir quelques années plus tard à l'occasion d'un projet de grossesse. 11 500 femmes ont fait une demande en un an et demi. Près de la moitié ont eu une première consultation et 1 sur 10 a pu faire conserver ses ovocytes. On compte sept mois d'attente en moyenne avec une grosse difficulté en Ile-de-France où il faut prévoir deux ans d'attente. Là aussi, au niveau national, le dispositif monte en charge et inversement, les demandes ont tendance à baisser depuis ce qu'on peut appeler "l'effet loi" après sa promulgation, il y a un an et demi.
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