Plateforme porno "French Bukkake" : un procès requis contre 17 hommes pour violences sexuelles
Le parquet de Paris a requis, lundi 17 juillet, un procès pour 17 hommes, soupçonnés notamment de multiples viols dans le cadre de tournages de vidéos pornographiques pour la plateforme "French Bukkake".
D'après le réquisitoire définitif dont l'AFP a eu connaissance, le ministère public demande que ces hommes - dont le dirigeant de la plateforme, son associé, un recruteur d'actrices, des acteurs... - soient jugés devant la cour criminelle départementale de Paris, pour viols, viols en réunion, traite d'êtres humains en bande organisée ou encore pour proxénétisme aggravé. Il revient désormais aux deux juges d'instruction chargées des investigations de se prononcer sur la tenue, ou non, d'un procès.
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Un dix-huitième homme, fils du dirigeant de French Bukkake, est mis en cause pour blanchiment de travail dissimulé. Le parquet a demandé qu'il comparaisse devant le tribunal correctionnel de Paris.
Contactés par l'AFP, Antoine Ory et Mourad Battikh, qui défendent un producteur et acteur accusé de viols en réunion, ont fustigé "un réquisitoire sans aucune surprise, cohérent avec le parti pris de cette instruction". Dylan Slama, avocat d'un autre acteur, a assuré que son client attendait son éventuel procès pour "s'expliquer pleinement".
"Nous avons été torturées", selon l'une des plaignantes
L'information judiciaire, ouverte en octobre 2020, a révélé le cynisme violent d'une industrie en proie "à une rude concurrence pour découvrir de nouvelles actrices" et gagner davantage d'internautes spectateurs, estime la procureure dans son réquisitoire.
La majorité des plaignantes ont évoqué la présence d'alcool et de stupéfiants lors des tournages. Ces dernières ont décrit aux juges d'instruction "un état de sidération", découvrant "sur place" le nombre de partenaires masculins et les actes sexuels à réaliser, qui "s'enchaînaient (...) par surprise, sans qu'elles soient en mesure de les appréhender et donc d'y consentir", dénonce le ministère public.
Leurs déclarations sont corroborées "par leurs expertises psychologiques, l'exploitation des rushs de films, les interceptions des conversations téléphoniques", souligne le parquet. "Nous avons été torturées", a assuré à l'AFP l'une des plaignantes. "J'ai besoin aujourd'hui pour revivre, que la barbarie, la haine sexiste et raciste dont j'ai été victime, soit reconnue et punie."
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