: Vidéo Des scènes où le non-consentement est explicite : "French Bukkake", l'affaire qui secoue le milieu du porno français
C'est une affaire hors norme qui jette une lumière crue sur l'industrie du X. Pour la première fois en France, une douzaine d’hommes – acteurs, producteurs ou réalisateurs – sont poursuivis par la justice pour proxénétisme et viol. Plus de 40 victimes présumées ont été recensées. Un extrait de "Complément d'enquête" du 29 septembre 2022.
Au centre des accusations, un producteur star du porno amateur (mis en examen, il a été incarcéré). Pascal Ollitrault, dit "Pascal OP", 61 ans, s'est fait connaître avec ses vidéos extrêmes et ses provocations verbales d'une misogynie assumée. Sur son site, du nom de "French Bukkake", les abonnés pouvaient visionner, pour 30 euros par mois, des centaines de vidéos pornographiques. Mais ce n'est pas tout : ils recevaient aussi des invitations à des "bukkake". Ce mot japonais, qui signifie "éclabousser", désigne ici une pratique sexuelle de groupe, une séance collective où plusieurs dizaines d’hommes éjaculent au visage d'une femme.
Des gendarmes infiltrent la plate-forme
Le site a attiré l'attention des gendarmes, car proposer des prestations sexuelles contre un abonnement payant pourrait s'apparenter à du proxénétisme. Un enquêteur a infiltré la plateforme en s'inscrivant pour recevoir les messages d'invitation à des "bukkake". Le 8 mars 2020, en planque devant l'adresse communiquée, ses collègues et lui voient arriver une quarantaine d'hommes dans un hangar parisien...
En visionnant plus d'une centaine de vidéos du site, les gendarmes ont repéré certaines scènes qui interrogent sur le consentement des femmes qui y apparaissent. Dans un court extrait sonore diffusé dans "Complément d'enquête", une jeune femme entourée de deux hommes réclame des préservatifs, en vain.
"- Et si je veux une capote ?
- Ah bah y a pas ! C'était en option. T'as choisi la mauvaise option..."Extrait d'une vidéoen ligne sur le site "French Bukkake"
Sur une autre vidéo, une jeune femme "grimaçant de douleur", comme le notent les enquêteurs, supplie Pascal OP d'arrêter ; il continue en la contenant avec ses bras, elle finit par fondre en larmes.
La police découvrira ensuite que cinq femmes ayant déjà tourné avec Pascal OP avaient déjà porté plainte, notamment pour viol. Le producteur n'avait jamais été inquiété. Toutes les procédures avaient été classées sans suite...
Extrait de "Porno : une industrie hors de contrôle ?", un document à voir dans "Complément d'enquête" le 29 septembre 2022.
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