Pourquoi de nombreux parents renoncent au congé parental
Après la naissance d'un enfant, seul un père sur neuf réduit ou interrompt son activité professionnelle, contre plus d'une mère sur deux, selon l'Insee.
Faire une pause dans sa vie professionnelle pour s'occuper de son enfant en bas âge séduit assez peu les Français. En 2010, 33% des parents ayant au moins un enfant de moins de 8 ans ont modifié leur temps de travail pour s'occuper de leur plus jeune enfant, selon une étude de l'Institut national des statistiques, publiée mardi 25 juin. 21% ont interrompu leur activité et 19% l'ont réduite. (Ces chiffres incluent 7 % de personnes qui ont successivement interrompu et réduit leur activité.)
Le congé parental peut être accordé à tout salarié à l'occasion d'une naissance ou d'une adoption. Il a une durée initiale d’un an au maximum et peut être prolongé 2 fois. Alors que le gouvernement a annoncé une réforme, pour favoriser un meilleur partage entre les pères et les mères, l'étude explique pourquoi de nombreux parents y renoncent. Francetv info liste les raisons données par l'enquête.
Ils pensent ne pas y avoir droit
Opter pour un congé parental nécessite de satisfaire à des critères que certains parents ne remplissent pas, ou pensent ne pas remplir. C'est le cas de 36% des mères, de 30% des pères, et de 32% des parents interrogés par l'Insee qui, sans exclure d'emblée l'option du congé parental, n'en ont finalement pas pris.
Ils craignent de nuire à leur carrière
Ce sont les parents les plus diplômés qui déclarent le plus souvent qu'un congé parental à temps plein leur aurait causé des problèmes dans leur travail : 19% des titulaires d'un diplôme de niveau supérieur à bac+2, contre 11% des personnes n'ayant pas le baccalauréat. Les hommes invoquent plus souvent le risque d'un effet défavorable du congé parental sur leur travail ou leur carrière (30%, contre 16% des femmes).
Mais en proportion, selon l'Insee, plus les mères sont diplômées, moins elles cessent de travailler après une naissance. Ainsi, 47% des mères titulaires d'un diplôme de niveau CAP-BEP ou inférieur ont interrompu leur activité., pour seulement 29% des mères titulaires d'un diplôme supérieur à bac+2. De même, les employées et les ouvrières ont plus souvent interrompu leur activité que les cadres et les professions intermédiaires. Leur perte de salaire est en effet moins forte. Elle est aussi relativement mieux compensée par la prestation du congé parental, et par les économies réalisées sur les frais de garde ou de transport.
Ils (surtout les pères) ne sont pas intéressés
Après la naissance d'un enfant, environ un père sur neuf réduit ou interrompt son activité professionnelle pendant au moins un mois, contre plus d'une mère sur deux, révèle l'enquête. L'Insee précise que 98% des pères et 72% des mères interrogés n'ont pas pris de congé parental à temps plein. Parmi eux, 46 % des pères ont déclaré que le congé parental à temps plein ne les intéressait pas a priori, contre 25 % des mères.
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