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Ce que l'on sait de l'évasion de quatre détenus lors d'un transfert entre le tribunal de Marseille et la prison des Baumettes

Un des quatre fugitifs s'est rendu mardi matin à la police, a indiqué le parquet de Marseille.

Article rédigé par franceinfo
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Le centre pénitentiaire des Baumettes, à Marseille (Bouches-du-Rhône), le 26 octobre 2018. (CHRISTOPHE SIMON / AFP)

Quatre détenus qui se trouvaient dans un fourgon de police se sont fait la belle, lundi 14 octobre dans la soirée, lors de leur transfert entre le tribunal de Marseille et la prison des Baumettes. Un des fugitifs s'est rendu aux autorités mardi, mais les trois autres hommes sont toujours en fuite. Franceinfo revient sur ce que l'on sait de cette évasion.

Les détenus ont forcé la porte à un feu rouge

Des surveillants pénitentiaires ont découvert, lundi vers 18h50, qu'il manquait quatre détenus sur les dix-sept censés se trouver à bord d'un camion de police arrivant à la prison des Baumettes. Les autres détenus présents dans le véhicule ont été auditionnés et ont expliqué que les quatre fugitifs, menottés deux par deux, avaient profité d'"un ralentissement, à l'approche des Baumettes, pour forcer la porte et partir", explique à franceinfo Catherine Forzi, du syndicat Force ouvrière Pénitentiaire (SNP-FO). Le fourgon assurait un transfert entre le tribunal de Marseille et le centre pénitentiaire.

"Pendant le transfert, les portes du véhicule se sont ouvertes, les quatre évadés ont fait sauter les verrous des box à l'intérieur du fourgon et ont demandé à leurs codétenus de les suivre", détaille Martin Méchin, avocat de l'un des détenus restés dans le fourgon. Jugé depuis lundi dans un vaste dossier de blanchiment d'argent, Abdlakrim Daoudi a raconté sa version de l'évasion mardi, lors d'une audience au tribunal correctionnel de Marseille. "Ils ont ouvert la porte de ma cellule. Mais nous n'avons pas voulu prendre la fuite. Nous avons vu qu'ils sont partis, mais moi-même je me suis levé pour aller fermer la porte", a-t-il raconté.

Abdlakrim Daoudi a ajouté qu'il "serait bête" de prendre la fuite. "J'ai fait trois ans de détention provisoire. Je suis ici devant la justice pour assumer ce que j'ai fait."  Le prévenu a ajouté que lors de ses demandes de mise en liberté, "on [lui] a toujours refusé au motif [qu'il] risquait de [s'enfuir]", une remarque qui n'a pas manqué de faire sourire les avocats de la défense.

Les policiers "ont pu ne pas les entendre"

Comment expliquer que la disparition des quatre hommes n'ait été découverte qu'à l'arrivée à la prison des Baumettes ? Selon le procureur de la République de Marseille, Xavier Tarabeux, trois policiers se trouvaient à l'avant du fourgon lors du transfert. "Les détenus sont menottés et installés dans des petites cellules à deux, mais leurs collègues détenus ont dû faire beaucoup de bruit contre les parois en fer pour couvrir leur évasion, avance Catherine Forzi. S'ils ont forcé la porte du fourgon cellulaire, les policiers qui les transportaient ont pu ne pas les entendre."

"Les détenus, quand ils sortent, on dirait qu'ils vont au Club Med, confirme le surveillant qui a découvert les quatre disparitions, interviewé par Europe 1. Ils crient, ils bougent, ils sautent. Il faut vraiment entendre un gros bruit pour s'inquiéter." Les fugitifs ont par ailleurs "eu le temps" de se dissimuler, ajoute Catherine Forzi. "Ce sont des petites rues, c'est très facile de se cacher", estime la responsable de FO.

Abdlakrim Daoudi a affirmé que la portière du fourgon était ouverte et "claquait dans les virages", selon son avocat, cité par Europe 1. "C'est du matériel utilisé tous les jours, le camion est vieux... Quelque part, cela ne nous étonne pas, abonde le surveillant interrogé par Europe 1. On est en manque de matériel et de personnel, que ce soit dans la police ou la pénitentiaire." Le syndicat de police SGP a précisé à France 3 Paca que le fourgon avait fait l'objet d'un rapport, le 7 octobre, il y a à peine plus d'une semaine. Le document évoquait la vétusté du véhicule, ainsi que des problèmes de fermeture de la porte.

L'IGPN a été saisie

"Un des fugitifs s'est rendu aux services de police", a déclaré le procureur à l'AFP, mardi en début d'après-midi. Il n'a pas donné d'autres précisions à ce sujet. Les trois autres détenus sont toujours activement recherchés. 

Selon le procureur, aucun des fugitifs n'était classé "détenu particulièrement signalé"Ces quatre détenus avaient été conduits au tribunal de Marseille pour être interrogés par les magistrats dans des affaires relevant de la correctionnelle, notamment pour association de malfaiteurs, proxénétisme ou extorsion. L'Inspection générale de la police nationale (IGPN) et la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ) ont été saisies par le parquet.

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