Colère des surveillants de prisons : les négociations entre syndicats et ministère de la Justice se poursuivront mardi
La semaine dernière, l'Ufap-Unsa (40%) et la CGT-Pénitentiaire (environ 15%) ont participé à des négociations avec le gouvernement, mais les syndicats ont refusé samedi de signer le "projet d'accord" qui en est sorti.
Ce qu'il faut savoir
"La ministre de la Justice souhaite reprendre immédiatement le dialogue", selon un communiqué du ministère. Lundi 22 janvier à 9 heures, 140 établissements pénitentiaires étaient bloqués par les surveillants de prisons, selon l'Ufap-Unsa. Pour répondre à cette grogne, la garde des Sceaux, Nicole Belloubet, recevra les organisations syndicales dans la journée. Cette rencontre survient après le rejet des propositions du gouvernement et dans un climat de tension alimenté par des agressions à répétition.
Quelques heures avant le début de l'appel au blocage dans les 188 prisons du pays, la ministre a aussi appelé "à la responsabilité de chacun, afin que la sécurité et le fonctionnement des établissements pénitentiaires soient assurés".
Une nouvelle agression. Dimanche soir, un détenu s'en est une nouvelle fois pris à des gardiens, à Longuenesse (Pas-de-Calais). Il les a agressés avec un pied de table en fer et les a blessés aux bras, ont indiqué l'administration pénitentiaire et le syndicat majoritaire Ufap-Unsa. Le syndicat FO a appelé les gardiens de Longuenesse à "ne pas prendre les clés" lundi matin, c'est-à-dire à ne pas prendre le travail et à laisser les forces de l'ordre prendre le relais.
Toujours pas d'accord. La semaine dernière, parallèlement à la mobilisation des gardiens dans toute la France, l'Ufap-Unsa (40%) et la CGT-Pénitentiaire (environ 15%) ont participé à des négociations avec le gouvernement, mais les syndicats ont refusé samedi de signer le "projet d'accord" qui en est sorti. Dimanche, la ministre de la Justice Nicole Belloubet avait pris "acte du refus" de signer le texte, pourtant négocié avec le gouvernement durant la semaine sur la base d'une plateforme commune de revendications.
Un mouvement reconductible. FO-Pénitentiaire, qui ne s'est pas assis à la table des discussions avec le gouvernement, a appelé à "amplifier la pression", pour faire notamment entendre des revendications salariales. Les trois principaux syndicats demandent des revalorisations : soit indemnitaires (pour l'Ufap), avec une revalorisation des primes de nuit ou de pénibilité, soit statutaires (pour FO et la CGT), avec le passage pour les agents de la pénitentiaire de la catégorie C à la catégorie B.