Une "double peine" : l'association Notre Affaire à tous alerte sur la vulnérabilité des prisons face au changement climatique
Canicules, dégradation des bâtiments et même risque de submersion... Les prisons françaises sont particulièrement vulnérables au changement climatique, dénonce Notre Affaire à tous, dans un rapport publié jeudi 11 juillet. "Le changement climatique redessine une carte des prisons en fonction de leur exposition aux risques climatiques qui doit nous alerter", alerte l'association. Notre Affaire à tous, qui dresse son constat sur la base de données publiques, estime qu'"aucune des 188 prisons françaises n'échappe aux risques climatiques et environnementaux".
Pour l'heure, ce problème "ne fait l'objet d'aucune politique publique et ne semble pas être pris en compte dans les programmes de construction et de rénovation des prisons", déplore l'association Notre Affaire à tous, qui "utilise le droit comme un levier stratégique de lutte contre la crise environnementale". "Ce n'est pas un concept, cela atteint les gens dans leur chair", a insisté lors d'une conférence de presse le délégué général de l'association, qui souligne que 100% des prisons "sont concernées par le risque de canicule".
"Les cours de promenade sont souvent inadaptées en cas de périodes de fortes chaleurs car elles sont entièrement bétonnées, sans arbres, parfois même sans auvent ou préau permettant de s'abriter", relèvent les auteurs du rapport, soulignant que "la surpopulation carcérale rend encore plus invivable une vague de chaleur".
Un risque "modéré à important" d'inondation
Autre risque lié au changement climatique, le phénomène de retrait-gonflement des argiles, qui peut dégrader le bâti. Plus de la moitié des prisons françaises sont exposées à un risque "moyen ou fort" sur ce plan, pouvant entraîner des fissures dans les murs, des fenêtres non jointives, des ruptures de canalisation, et donc peser sur les conditions de vie des détenus, insiste l'ONG. Plus d'un quart des prisons sont par ailleurs exposées à un risque "modéré à important" d'inondation, 12% peuvent être touchées par un feu de forêt.
Huit établissements sont concernés par le risque de montée des eaux ou de submersion marine, dont trois - toutes en outre-mer, en Nouvelle-Calédonie, en Guyane et à Wallis - risquent de se retrouver "sous le niveau de la mer du fait du dérèglement climatique". En réponse, l'association appelle les pouvoirs publics à "végétaliser" les bâtiments actuels, malgré les contraintes sécuritaires et "éviter l'implantation de nouvelles prisons dans des zones submersibles à l'horizon 2100".
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