: Vidéo Travail en prison : des détenus payés 1 euro de l'heure
Dans votre supermarché, vous achetez sans doute sans le savoir des articles passés par la case prison. Les marques ne communiquent pas sur ce sujet tabou mais, via leurs sous-traitants, beaucoup emploient des détenus. Certaines entreprises les sous-paient, bénéficiant ainsi d'une main-d'œuvre à très bas coût. Extrait de "Complément d'enquête".
Dans votre supermarché, sans doute achetez-vous sans le savoir des articles passés par la case prison. Derrière les murs, du sel est mis en sachet, des classeurs sont fabriqués, la coque de votre cher smartphone est empaquetée...
Les marques (même les grandes) font souvent travailler des détenus, éventuellement via leurs sous-traitants... mais elles ne veulent pas le dire. Une question de communication : faire produire en prison, c'est tabou. "Si le grand public apprenait que certaines productions ont été faites en détention, il serait peut-être intolérant ou aurait un avis un peu négatif..." justifie le directeur de la maison d'arrêt d'Argentan, dans l'Orne.
Dans un atelier à la maison d'arrêt
Sous son contrôle, "Complément d'enquête" a pu exceptionnellement filmer ces images, dans un atelier. Ici, 130 détenus travaillent tous les jours. Ils glissent des prospectus dans des enveloppes, ou trient des câbles. Pour quelles entreprises ? Nous ne le saurons pas.
En tout cas, ces salariés de l'ombre sont très rentables. Leurs tâches devraient être rémunérées 45% du smic, mais ce n'est pas toujours le cas. Certaines entreprises paient beaucoup moins. Pour 60 heures de travail, ce manutentionnaire détenu dans le nord de la France touche... 63 euros et 41 centimes, comme l'atteste sa fiche de paie. A peine plus d'un euro de l'heure !
A suivre dans "Complément d'enquête. La vraie vie en prison" le 8 février 2018.
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