L'Australie va dédommager la "génération volée" aborigène
Des milliers de jeunes aborigènes ont été arrachés à leur foyer et placés dans des familles d'accueil blanches dans le cadre de politiques d'assimilation qui ont perduré jusque dans les années 1970.
Un geste de réparation. L'Australie va verser 75 000 dollars, soit près de 47 000 euros, à de nombreux Australiens aborigènes qui ont été retirés de force de leur famille lorsqu'ils étaient enfants, a annoncé jeudi 5 août le Premier ministre Scott Morrison. Cette décision vise à réparer ce qu'il a décrit comme une période "honteuse" de l'histoire du pays.
Des milliers de jeunes aborigènes et insulaires du détroit de Torrès ont été arrachés à leur foyer et placés dans des familles d'accueil blanches dans le cadre de politiques officielles d'assimilation qui ont perduré jusque dans les années 1970.
"Un chapitre honteux"
"Ce qui s'est passé est un chapitre honteux de notre histoire nationale", a déclaré Scott Morrison au Parlement à propos de la "génération volée" des Australiens autochtones. Les récits des souffrances causées ne sont "pas simplement des histoires du passé mais des histoires qui continuent à se répercuter à travers les générations", a-t-il ajouté.
Les autochtones australiens, qui restent fortement désavantagés en termes de santé, de revenus et d'éducation, ont salué cette annonce, tout en soulignant qu'elle était attendue depuis longtemps.
Scott Morrison a annoncé que 378,6 millions de dollars australiens (236 millions d'euros) seraient alloués pour réparer les dommages humains causés par la politique d'assimilation. Ces sommes seront destinées aux personnes vivant dans les territoires qui étaient gérés par le Commonwealth à l'époque des déplacements forcés – le Territoire du Nord, le Territoire de la capitale australienne, où se trouve Canberra, et le territoire de Jervis Bay.
Le programme offre aux survivants un paiement unique de 75 000 dollars australiens en reconnaissance du préjudice causé, un paiement d'"aide à la guérison" de 7 000 dollars australiens et la possibilité de raconter leur histoire à un haut fonctionnaire du gouvernement et de recevoir des excuses en personne ou par écrit.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.