L'évêque conservateur de Toulon, Dominique Rey, démissionne à la demande du pape François après deux ans de crise

Après 25 ans à la tête du diocèse de Fréjus-Toulon, l'évêque conservateur Dominique Rey a été contraint de démissionner par le pape, annonce l'évêque dans un communiqué, mardi 7 janvier. "Le nonce m'a informé que le Saint-Père me demandait de déposer ma charge d'évêque diocésain", écrit Dominique Rey.

Le Vatican n'a pas tardé à accepter cette démission par voie de communiqué à la mi-journée, annonçant au passage la nomination pour lui succéder de François Touvet, bras droit de Dominique Rey depuis fin 2023. Le diocèse était en crise depuis 2022 : dans une décision rarissime, le Vatican avait suspendu l'ordination de prêtres et déclenché un audit qui avait débouché sur la nomination d'un évêque coadjuteur, François Touvet, jusqu'ici évêque de Châlons-en-Champagne (Marne).

Un évêque au style critiqué, soutien de La Manif pour tous

"Il m'est principalement reproché l'accueil trop large de communautés ou de vocations sacerdotales et religieuses, en particulier issues du monde traditionnel, ainsi que des dysfonctionnements dans la gestion économique et financière du diocèse", explique l'évêque mardi, dans une interview à l'hebdomadaire Famille chrétienne. Dominique Rey, issu de la communauté de l'Emmanuel, était critiqué au sein de l'Eglise pour son style qui a pu s'inspirer de pasteurs évangéliques américains.

Sa politique d'accueil de communautés nouvelles faisait également débat, visant les traditionalistes et adeptes de la messe en latin par exemple, et d'autres charismatiques, venant en particulier d'Amérique latine. S'il refuse l'étiquette de conservateur, Dominique Rey n'en avait pas moins apporté un soutien marqué en 2012-2013 à La Manif pour tous, qui s'opposait au mariage des couples homosexuels. L'accueil offert en 2015 à Marion Maréchal lors d'une université d'été catholique dans le Var avait aussi suscité l'émoi dans les rangs chrétiens.