Le Forum de l’islam de France, une volonté de faire davantage appel à "l'islam des territoires", selon un politologue
Avec le Forif, le ministère de l’Intérieur "reprend la main sur la gouvernance de l’islam de France et veut changer d’interlocuteur", analyse Franck Frégosi, directeur de recherche au CNRS.
Avec la mise en place du Forum de l’islam de France (Forif), le ministère de l’Intérieur "reprend la main sur la gouvernance de l’islam de France et veut changer d’interlocuteur", dans l'ambition "de faire davantage appel à des représentants de l'islam des territoires", juge sur franceinfo Franck Frégosi, politologue, directeur de recherche au CNRS et membre du Groupe sociétés, religions, laïcités.
Le Forif, nouvelle instance dont la première réunion se tient samedi 5 février, vise à obtenir une représentation plus efficace de la deuxième religion du pays. Il va réunir une centaine de personnes désignées par l’État. Parmi eux, "des recteurs de mosquées, imams, hommes et femmes engagés dans des associations et qui ont porté des projets communautaires, qui n'avaient pas jusqu'à présent voix au chapitre puisque la plupart du temps, les discussions se limitaient entre le président du CFCM, les présidents de fédérations et le ministre", note Franck Frégosi.
Tourner la page du Conseil français du culte musulman
Le Forif permet de tourner la page du Conseil français du culte musulman (CFCM), "vidé de toute crédibilité" pour Franck Frégosi à la suite de luttes internes. "La nature a horreur du vide, je comprends tout à fait la réaction du ministre de dire il faut mettre en place un nouveau chantier. Pour autant, il y a une coïncidence qui ne me surprend pas outre mesure, on est en période électorale donc je pense que dans ce dispositif, il y a aussi une part qui est de mettre en avant de l'action du gouvernement actuel".
Pour le politologue, cette initiative présente un risque. "Demain, il peut y avoir une alternance politique et auquel cas, qu’est-ce qui nous garantit que ce Forif va pouvoir se projeter dans le futur ?", s’interroge Franck Frégosi.
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