Pédophilie dans l'Eglise : le procès du père Preynat est suspendu jusqu'à demain après des perturbations liées au mouvement de grève des avocats
Le procès du curé accusé de pédophilie devait commencer ce lundi. Il s'ouvrira finalement mardi, à 9h30, afin que les débats puissent se tenir jusqu'à la fin de la semaine.
Ce qu'il faut savoir
Il devait enfin faire face aux juges, trente ans après. Bernard Preynat, 75 ans, devait comparaître à partir du lundi 13 janvier devant le tribunal correctionnel de Lyon pour avoir agressé sexuellement d'anciens scouts de la paroisse de Sainte-Foy-lès-Lyon (Rhône) dans les années 1980-1990. Son procès est suspendu jusqu'à mardi 9h30 à cause de perturbations dues au mouvement de grève des avocats, selon une journaliste de franceinfo sur place.
Cette affaire est devenue emblématique du scandale de pédocriminalité qui a éclaté au sein de l'Eglise catholique française, éclaboussant au passage le cardinal Philippe Barbarin. Ce dernier a été condamné en première instance à six mois de prison avec sursis pour non-dénonciation d'agressions sexuelles sur mineurs. Les débats, qui doivent durer une semaine, sont à suivre en direct sur franceinfo.
Dix victimes sur les bancs des parties civiles. Sur les dizaines de personnes qui se sont signalées comme victimes du curé auprès de l'association La Parole libérée, à l'origine de la révélation du scandale en 2015, seules dix devraient prendre place sur les bancs des parties civiles, aux côtés de cinq associations de protection de l'enfance. En cause, la prescription de nombreux faits dénoncés, dont ceux de viols. Certaines victimes, qui n'étaient pas présentes au procès Barbarin, témoigneront pour la première fois.
Un risque de renvoi en raison de la grève des avocats. Le début de ce procès symbole pourrait être décalé à mardi, voire au-delà, du fait du mouvement de grève des avocats lyonnais. Il faudra attendre le début de l'audience, lundi matin, pour être fixé sur le début de ce rendez-vous judiciaire, attendu depuis des années par les parties civiles.
Des faits commis entre 1986 et 1991. Les agressions sexuelles pour lesquelles Bernard Preynat est renvoyé devant la justice ont été commises entre 1986 et 1991, alors qu'il officiait comme vicaire-aumônier scout à Sainte-Foy-Les-Lyon. Les plaignants, âgés de 7 à 10 ans à l'époque, reprochent essentiellement à cet ex-curé, alors réputé brillant et charismatique, des attouchements, baisers sur la bouche et caresses réciproques contraintes, notamment sur le sexe.
Réduit à l'état laïc à l'été 2019. L'ex-prêtre a reconnu la plupart des faits devant la police. Il a été réduit à l'état laïc en juillet 2019, à l'issue d'un procès canonique. De multiples signalements de parents, victimes et membres du clergé avaient déjà conduit Bernard Preynat à admettre les faits devant ses supérieurs en 1991, mais l'Eglise s'était alors contentée de l'éloigner discrètement vers d'autres paroisses de la région.