En Italie, des associations tentent d'obtenir l'ouverture d'une enquête sur les cas d'abus sexuels dans l'Eglise
Des associations italiennes viennent de lancer la campagne "Au-delà du grand silence" pour attirer l'attention sur les cas d'abus sexuels dans l'Eglise. Ils réclament un vaste état des lieux de la situation et l'ouverture d'enquêtes indépendantes.
Si en France, comme dans de nombreux pays, des commissions sont mises en place pour mettre au jour les scandales d'abus sexuels dans l'Eglise et libérer la parole des victimes, les initiatives italiennes se heurtent parfois aux réticences du Vatican et des institutions. Aussi, des associations tentent de s'unifier pour être plus forte et viennent de lancer la campagne "Au-delà du grand silence".
Et les victimes s'expriment : comme cet homme de 40 ans, fils d'un prêtre pédophile qui a violé sa mère à 14 ans, ou comme cette famille catholique qui dix ans après l'agression de leur fils se voit dire par son curé de ne pas "cracher dans la soupe". Antonio Messina parle pour la première fois en public. Il affirme que l'Église a voulu acheter son silence.
"Ils m'ont proposé une somme d'argent par l'intermédiaire de la Caritas du diocèse, de manière illicite avec des paiements au noir. En échange je devais signer une clause de confidentialité..."
Antonio Messinaà franceinfo
L'évêque affirme le contraire mais le procès est en cours. Les associations réclament un véritable état des lieux car jusque-là rien n'est fait, explique Francesco Zanardi. Lui-même abusé, il a créé la seule association de défense des victimes. "L'Italie est une anomalie dans le panorama mondial, explique-t-il. La situation doit effrayer le gouvernement italien si l'on regarde ce qu'il s'est passé en France : ils ont comptabilisé 216 000 victimes de prêtres et en Italie on a 30 000 prêtres de plus qu'en France... Mais ici il y a trop de réticences des institutions et des magistrats."
Certains évêques se disent prêts à lancer une enquête mais sera-t-elle indépendante dans un pays où l'Eglise est encore protégé par les institutions ? Les associations comptent désormais sur l'opinion publique.
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