Mort du prêtre Jean-Marc Schoepff : "J'attendais son pardon, je ne l'aurai pas", réagit le porte-parole du collectif "Libère ta parole"

Sébastien Liautaud, dénonce la lenteur de la justice française et déplore "des reports un peu abusifs" des procès contre Jean-Marc Schoepff. Le prêtre niçois devait être jugé prochainement pour agressions sexuelles sur mineurs.
Article rédigé par franceinfo - avec France Bleu Azur
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Le statue du Christ sur une croix à l'église Saint-Sulpice à Paris (illustration), le 29 novembre 2020. (ALAIN JOCARD / AFP)

"J'attendais son pardon. Je sais que je ne l'aurai pas", réagit samedi 25 mai sur France Bleu Azur, Sébastien Liautaud, porte-parole du collectif "Libère ta parole" après la mort de Jean-Marc Schoepff. Ce prêtre niçois, qui devait être jugé prochainement pour agressions sexuelles sur mineurs, est mort vendredi à l'âge de 67 ans, a annoncé samedi le parquet de Nice. Son décès met donc fin à l'action publique.

Sébastien Liautaud, qui a porté plainte contre lui en 2019, ressent "de la colère". Il dénonce la lenteur de la justice française. S'exprimant au nom des victimes du diocèse de Nice rassemblées au sein du collectif "Libère ta parole", il déplore "des reports un peu abusifs". Jean-Marc Schoepff devait comparaître le 8 janvier dernier devant le tribunal correctionnel de Nice, mais le procès de cet ancien aumônier de jeunesse a été reporté en raison de l'état de santé de l'un des avocats du prêtre. Il avait été reprogrammé en septembre, soit sept ans après les premières plaintes.

"Si la justice avait été moins complaisante avec la défense, poursuit Sébastien Liautaud, Jean-Marc Schoepff aurait été jugé et nous, victimes non-prescrites, on aurait eu une reconnaissance qui aurait aidé sur notre chemin de guérison et ce n’est pas le cas." Désormais, Sébastien Liautaud "compte sur la réparation de l'Église" pour être "au moins" reconnu en tant que victime "par une institution". "Ça allégera" même si "la guérison ne pourra pas être totale" et que "je porterai ce fardeau encore longtemps sur mes épaules", confie-t-il.

Neuf plaignants dénoncent des attouchements

L'affaire avait éclaté en 2017, avec une plainte déposée par le père de jumeaux quadragénaires dont l'un avait oublié les faits, mis à part des rêves d'attouchements, et l'autre n'osait pas faire la démarche. Au total, neuf personnes ont dénoncé des attouchements, essentiellement à l'occasion de sorties ou de camps de vacances. Mais les faits dénoncés remontent pour la plupart aux années 1980 et sont prescrits pour sept plaignants.

Sébastien Liautaud est l'un des deux plaignants restants. Il a porté plainte en 2019 pour des faits datant d'un voyage à Rome en 1997. Il avait alors 11 ans. Il dénonce des attouchements sexuels de la part de Jean-Marc Schoepff, alors prêtre aumônier dans un lycée. L'autre plaignant, né en 1982, situe les faits en 1996, quand il était élève à Stanislas, un établissement privé catholique renommé à Nice.

En septembre 2017, Jean-Marc Schoepff a été interdit de tout ministère auprès des mineurs par la hiérarchie de l'Église. Il a ensuite été suspendu comme curé à l'ouverture de l'information judiciaire en 2018, date à laquelle il avait été brièvement incarcéré.

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