Pédophilie : une victime juge les propos du pape
Suite aux derniers scandales sexuels qui ont frappé l'Église, le pape François a demandé aux catholiques du monde entier de contribuer à "l'éradication de cette culture de la mort". Un changement de doctrine qui reste insuffisant pour de nombreuses victimes. Témoignage de Pierre-Emmanuel Germain-Thill.
Abusé par le père Preynat dans la région de Lyon (Rhône), l'histoire de Pierre-Emmanuel Germain-Thill avec l'Église est encore marquée par des souvenirs douloureux. Il est l'un de ceux qui ont osé dénoncer. Il suit attentivement chaque prise de parole et chaque réaction de l'Église face aux scandales des abus sexuels en son sein. Le pape François devrait rencontrer le week-end du 1er septembre des victimes de prêtres pédophiles lors de son voyage en Irlande. Il a reconnu dans une lettre publiée le 20 août, les manquements de l'Église. "La douleur de ces victimes durant trop longtemps a été ignorée, silencieuse ou passée sous silence".
"Aucun prêtre pédophile n'est jugé"
Pour Pierre-Emmanuel Germain-Thill, cette lettre n'est pas suffisante : "Les procès canoniques sont à l'arrêt, aucun prêtre pédophile n'est jugé ou renvoyé à l'état clérical", déclare-t-il. Pierre-Emmanuel Germain-Thill est toujours en attente du procès du père Preynat. Il a fait l'objet de 77 plaintes d'abus sexuels sur mineurs et a avoué. Le calvaire de Pierre-Emmanuel Germain-Thill a duré deux ans lorsqu'il était scout. Le père Preynat n'a aujourd'hui plus d'activité dans l'Église, mais son supérieur hiérarchique, monseigneur Barbarin, évêque de Lyon, est toujours en poste alors qu'il est impliqué pour non-dénonciation.
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