Phénomènes sectaires : 140 000 personnes, dont 90 000 mineurs, touchées en France
Le nombre de signalements a augmenté l'année dernière en raison du Covid-19, explique le ministère de l'Intérieur. 40% de ces cas d'embrigadement sont liés à des promesses de guérison et de bien-être.
Pour faire face aux "plus de 500 nouveaux petits groupes sectaires qui ont proliféré à la faveur du confinement", Marlène Schiappa a annoncé sur franceinfo mardi 6 avril qu'elle allait renforcer les moyens de la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes). 140 000 personnes dont 90 000 mineurs sont touchées en France, précise à franceinfo le ministère de l’Intérieur.
Jus de légumes et bains d'eau froide contre le Covid-19
Hanène Romdhane, magistrate, a été nommée à la tête de la Miviludes, et le budget consacré à la lutte contre les sectes va être multipliée par dix. L'an dernier, la mission a reçu près de 3 000 signalements, soit 200 témoignages de plus que l'année précédente. Et sur l'ensemble de ces signalements, 686 cas ont été évalués comme "sérieux".
Les sectes religieuses sont de moins en moins puissantes, en revanche, les nouvelles sectes investissent les thématiques de la santé et du bien-être. Avec 40% des signalements l'an dernier, ces deux domaines sont devenus la première cause d'alerte à la Miviludes. La plupart du temps, il s'agit de personnes se présentant comme des thérapeutes ou des coachs de vie et qui proposent des remèdes miracles contre des maladies graves et notamment contre le Covid-19. Des bains d'eau froide, des jus de légumes ou encore des jeûnes de longues durée censés remplacer les médicaments et les vaccins. Ces remèdes sont vendus à prix d’or.
Des mineurs embrigadés par leurs parents
Les départements ruraux sont particulièrement touchés à cause de l'isolement mais aussi de la désertification médicale. Ce phénomène touche aussi de plus en plus les jeunes. L'an dernier, 500 signalements reçus par la Miviludes concernaient des personnes mineures, la plupart embrigadées par leurs parents. Les femmes sont également très concernées. Plusieurs mécanismes peuvent expliquer ce phénomène : "La prédation sexuelle, la pluralité des thématiques de santé ainsi que la fragilité des situations économiques", affirme le ministère de l'Intérieur.
Par ailleurs, en lien avec la crise sanitaire, trois enquêtes ont été ouvertes après des signalements transmis à la Justice.
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